France : Une Plateforme Citoyenne et Patriotique pour dénoncer l’échec du modèle de gouvernance actuelle du Gabon

La Plateforme Citoyenne et Patriotique a été présentée, dimanche dernier, à la communauté gabonaise de l’étranger et aux amis du Gabon, lors d’une conférence-débat, animée par Edmond Okemvele Nkoho (Vice Président de la plateforme), Me Louis Gaston Mayila (Membre du bureau du Comité des sages, vice Président sortant) et Mme Lucie Donikian (Présidente du Conseil National des Courtiers), dans le 1er arrondissement de Paris en France.

Il s’agit d’un espace qui accueille tous les gabonais d’où qu’ils viennent : partis politiques, ONG, associations, églises etc. La Plateforme est apolitique et ne présentera pas de candidat à la prochaine élection présidentielle de 2023. Mais peut présenter des candidats aux législatives.

« La création de la Plateforme répond à un constat : celui de l’échec du modèle de gouvernance actuelle de notre Etat. Ce modèle gouvernance, calquée sur celui de la France est un échec. Il permet à une seule personne de concentrer tous les pouvoirs de l’Etat. Il conduit donc naturellement à des abus », a déclaré le Vice Président de la plateforme, Edmond Okemvele Nkoho.

Suite à ce constat, il appelle les gabonais au passage à la 2ème République gabonaise.

Selon lui, tous ceux qui espèrent un changement au Gabon doivent s’engager et militer pour un véritable changement de constitution. Pas une révision à l’initiative du Président ou du Parlement actuel, mais un changement avec 2/3 des nouveaux députés que les gabonais auraient choisis pour conduire ce changement. Il ne croit pas au changement par un coup d’Etat.

Pour Me Louis Gaston Mayila, la Plateforme invite tous les gabonais à faire la politique. Il s’agit d’un espace de réconciliation. Il faut reprendre le Gabon en main et cette reprise ne peut se faire qu’avec tout le monde.

Parlant du PDG et de la Cour constitutionnelle, Me Mayila a déclaré que le parti des masses a été créé pour conserver le pouvoir et non pour le conquérir, car les créateurs du PDG étaient déjà au pouvoir lorsqu’il a été créé.

S’agissant de la Cour, il a cité le défunt Jules Aristide Bourdes Ogouliguende qui disait à Omar Bongo, lorsque fut créée la Cour Constitutionnelle, que « nous venons de créer un monstre ».

Me Mayila a donné raison à cet ancien président de l’Assemblée nationale en estimant que « le monstre nous dévore aujourd’hui ».

« Beaucoup de gabonais qui connaissent bien l’histoire de notre pays ne parlent pas. L’adage dit : ceux qui savent ne parlent pas. Ceux qui détiennent les secrets au Gabon ont peur de parler. Ceux qui l’ont fait sont six pieds sous terre. Mais il faut se battre pour libérer la parole. D’ici 2030, une bonne partie de ceux qui savent va disparaître », a martelé Me Mayila.

La Plateforme Citoyenne et Patriotique a été saluée par des gabonais de France.

« Le changement au Gabon a un prix. Les gabonais n’ont plus de choix, c’est mourir ou gagner le changement du modèle de société pour améliorer par eux-mêmes leur vie, celle de leurs enfants et petits-enfants », nous a confié un activiste gabonais, Regis Kouedé, très opposé au régime de Libreville.

Edwige KISSINGER/ Les Echos du Congo-Brazzaville