Congo – Ministère des sports : La continuité dans les échecs pour Hugues Ngouélondélé

Rendant hommage à son prédécesseur à la tête du département des sports, lors de la passation de service, le ministre Hugues Ngouélondélé avait salué les mérites de celui-ci et promis d'inscrire son action dans la continuité des acquis légués par le sortant. La conformité du legs s'est traduite mardi au stade de la Concorde de Kintélé où les Diables rouges ont été humiliés 1-5 face au Ghana.

Quelle douche froide pour les congolais qui, même s'ils étaient habitués aux défaites récurrentes de leur équipe nationale de football, avec des résultats en dent de scie, n'avaient plus vécu pareille correction dans leurs propres installations, depuis le désormais mémorable 5-2 face au Zaïre de Kabongo Ngoy, Mutubilé Santos, Mubati ou autres Kiyika.

Mardi à Kintélé, les congolais ont marqué un but, un seul but, effaçant en médiocrité le précédant record de triste mémoire de  5-2 à "Révolution". Le public médusé s'en est une fois de plus retourné chez soi couvert de honte.

Le drapeau congolais a roulé dans la poussière, alors que l'étendard ghanéen flottait bien haut dans le ciel du Congo, comme étendant sa domination. De quoi dire comme Sony Labou Tansi, « il y a quelque chose de pourri...».

Comment pouvait-il en être autrement, quand on sait, qu'alors que le président de la république a placé l'actuel gouvernement sous le signe de l'action, tranchant d'avec l'inaction de l'ancienne équipe, tous les ministres ont lors des différentes passations de service, loué les prouesses de leurs prédécesseurs. Cherchez donc l'erreur de l’inaction, si celui qui est censé remplacer un inactif, prend celui-ci pour modèle. Le quotient de l'inaction s'en trouvera proportionnellement grandissant. C'est un raisonnement mathématiques.

La déconfiture notée au football mardi, présage ce que seront de nombreux ministères où les entrants ont salué à grands renforts de mots élogieux les sortants, pourtant trouvés non méritants par le président de la république et le premier ministre, d'où leur limogeage du gouvernement. Cependant leur remplaçant leur ont trouvé en eux des qualités et des compétences dignes d'être pris en exemple, à les entendre tous. Alors, à quoi bon le remaniement, puisque sortants et remplaçants se valent en terme d'inaction ou d'action.

Vu sous cet angle, il y a de quoi dire que Denis Sassou N'Guesso a du souci à se faire. Le bout du tunnel, ce n'est pas pour demain.

Revenons au football où depuis des années, tous s'évertuent à dire qu'il faut une réforme en profondeur du système. Fini le football d'hier où le talent primait sur la technique. Aujourd'hui, tant pour les athlètes que pour les encadreurs, au talent, s'ajoutent la technique et les moyens appropriés, pour parvenir aux résultats escomptés.

Si l'on considère la non participation des pugilistes congolais aux mondiaux de boxe en Allemagne, faute d'argent, et que l'on y ajoute la déconvenue de mardi à Kintélé, il y a de quoi dire que Hugues Ngouélondélé est dans le feu de l'action. Un feu qui hélas l'éloigne du purgatoire et l'enfonce déjà vers l'enfer.

Au moins son prédécesseur pourra se féliciter d'être parti sur une note heureuse, avec la qualification au Chan. Sans doute en matière de « suivisme », le ministre Ngouélondélé n'a pas su « séparer le bon grain de l'ivraie », l'action de l'inaction.

Mais, ne préjugeons de rien. Attendons de voir. Et, les défaites, les congolais en ont un peu pris l'habitude, même si ce 5-1 est un sacré coup sur la cabosse, ayant laissé groggy de nombreux sportifs.

Bertrand BOUKAKA