Sport : Michel Platini jette l’éponge

En dépit de la suspension temporaire dont il fait l’objet de la part des instances de la FIFA, Michel Platini se sentait légitime à briguer le poste de président de cette instance. L’ancien meneur de jeu des bleus a annoncé qu'il retirait sa candidature. Le Français figure dans le viseur du Comité d'éthique de l'instance internationale et risque jusqu'à huit ans de suspension.

Dans le monde de la boxe, ce serait un jet d’éponge. Michel Platini renonce à poursuivre le combat. Il retire sa candidature pour l’élection à la présidence de la FIFA. De toute évidence, le dirigeant français, actuellement suspendu aura été mauvais joueurs dans le cas d’espèce. Il semblait oublier qu’un athlète suspendu ne peut participer à une compétition sans l’avis de la commission d’homologation qui le cas échéant, lèverait sa suspension. Michel Platini attend d'être auditionné par le Tribunal Arbitral du Sport. Le bon sens aurait exigé qu’il renonce à ses ambitions électives, dès sa mise en cause dans le « fifagate ».

« Je retire ma candidature. Je ne peux plus, je n'ai plus le temps ni les moyens d'aller voir les électeurs, de rencontrer les gens et de me battre avec les autres. (...) C'est une question de calendrier mais pas seulement. Comment remporter une élection quand on est empêché de faire campagne ?

Cet aveu d’impuissance sonne non pas comme une défaite, mais comme un acte d’honneur, de grandeur et de dignité pour l’ancien numéro 10 des bleus et de la Juve.

« Quand Blatter s'est retiré, j'ai reçu 150 soutiens déclarés. Une centaine de lettres officielles de fédérations et une cinquantaine de promesses. Tout cela en deux jours. Aujourd'hui, je dois m'occuper de tous les recours, suivre les procédures. En plus des motivations qui doivent encore être rendues, il y aura le TAS puis la commission présidée par Domenico Scala, ça ne se présente pas très bien. Je me suis battu comme je l'ai toujours fait dans ma vie mais on ne m'a pas donné la possibilité de concourir ce coup-ci. »

Comme Sepp Blatter, le président de l'UEFA a été suspendu huit ans de toutes fonctions officielles liées au football. Les deux hommes n'ont pas été reconnus coupables de corruption mais un arrangement au sujet d'un versement d'1,8 million d'euros effectué par le président de la FIFA au Français en 2011 a été sanctionné. Michel Platini et Sepp Blatter ont fait appel devant la Fédération internationale puis ils pourront saisir le Tribunal arbitral du sport. Mais ces deux recours prendront du temps.

Michel Platini laisse ainsi la chance à ses concurrents de s'installer. On pense au Prince Ali, désormais favori à la présidence de la FIFA, mais aussi à son actuel bras droit, Gianni Infantino, qui représentera les Fédérations européennes lors de la prochaine élection le 26 février.

L’Afrique a aussi sa carte à jouer. Le Sud-Africain Tokyo Sexwale, ancien compagnon de cellule de Nelson Mandela pourrait bien s’imposer en trouble-fêtes.

Arielle KAMBISSY