Ostracisé, exfiltré, exilé du monde du foot pour quatre ans, sinon pour le reste de sa vie, Michel Platini a-t-il été trop naïf ou trop malin ou les deux à la fois ? C’est maintenant qu’il va compter ses vrais amis.
On éprouve un sentiment de déception, de tristesse parfois, et en même temps critique à l’idée que l’un des cinq meilleurs joueurs de foot de l’histoire subisse une telle chute inadmissible et incroyable.
De l’étonnement aussi. Platini n’a-t-il pas vu ce qui allait arriver ?
Sur le terrain, l’homme savait anticiper, comment il envoyait le ballon là où il prévoyait que se trouverait un partenaire. Il savait voir avant. Savoir que le gars qui est là-bas, à 30 mètres, sait que Platini sait et qu’il sait.
L’ancien numéro 10 des Bleus et son entourage apparaissent toujours aussi abattus. Persuadés d’avoir présenté suffisamment de preuves de l’absence de conflit d’intérêt, ils s’attendaient à un retour du Lorrain dans ses fonctions pour l’ouverture du championnat d’Europe de football, le 10 juin prochain.
Le monde conserve tout de même l’image d’un homme souriant, futé, capable de synthétiser, tout dévoué à une seule et unique chose : le foot. Les férus du ballon rond déplorent ce gâchis.
Jean-Jacques Jarele SIKA
