Électricité: le Congo consent un prêt de 45 milliards de Francs auprès de la France

Les députés congolais ont approuvés en séance plénière, le 16 janvier, une convention de crédit de 45 milliards 920 millions de FCFA. Celle-ci est destinée au financement du programme d’investissement de la Société nationale d’électricité (SNE).

Cette convention avait été signée par le gouvernement congolais et l’Agence française de développement le 25 juillet 2015.

Ce programme d’investissement, défini par le ministère de l’Énergie et de l’hydraulique, la Société nationale d’électricité du Congo SNE et Électricité de France (EDF), a pour but d’améliorer les performances de la SNE.

Fiabiliser l’approvisionnement, rétablir la qualité de fourniture de l’électricité, réduire les pertes techniques ou encore améliorer le recouvrement et la gestion de la société sont les points actés par la convention.

La durée de remboursement de ce prêt est de quinze ans avec un différé de cinq ans. Le Congo pourra opter à chaque versement pour l’application d’un taux d’intérêt fixe ou variable.

Les investissements à réaliser dans le cadre de ce financement portent notamment sur la réhabilitation de la ligne 220 kv Loudima-Pointe-Noire, visant à fiabiliser l’interconnexion entre Pointe-Noire et Brazzaville.

La ligne 110 kv Moukoukoulou-Mindouli sera également réhabilitée afin de fiabiliser l’évacuation de l’hydroélectricité produite au barrage de Moukoukoulou. Il est aussi prévue la réhabilitation des postes du « réseau sud » afin à mettre fin aux délestages dans les zones saturées et d'augmenter les capacités de distribution.

La mise à niveau du dispatching de façon à permettre à la SNE de piloter à distance l’ensemble de ses postes et de ses moyens de production, tout comme la réhabilitation de 14 « départs moyenne tension » à Pointe-Noire et à Brazzaville, ce pour sécuriser l’approvisionnement et en réduire les pertes. Il y a enfin la fourniture de 50.000 mille compteurs à « prépaiement » ainsi que la mise en place de moyens logistiques et informatiques.

Pour veiller à la bonne exécution de ce programme d’investissement, le gouvernement va s’atteler à assurer la maîtrise d’ouvrage du projet par le ministère de l’Énergie et de l’hydraulique.

En ce qui concerne la capacité financière de la SNE à contribuer au remboursement du prêt, le gouvernement a indiqué que : « la SNE, établissement public à caractère industriel et commercial, est appelée en principe, à réaliser des bénéfices et à contribuer en conséquence au budget de l’État en versant des dividendes au Trésor public. Aujourd’hui, cette société est une préoccupation nationale au regard de ses faibles performances techniques et managériales. C’est ce qui justifie la signature en juin 2013 d’un contrat avec EDF pour l’appuyer dans le domaine du transport, de la distribution, de la formation et de la tarification. Cette convention s’inscrit presque dans ce sens ».

En outre, le gouvernement a expliqué que la période de grâce de cinq ans permettra à la SNE d’être en capacité d’exploiter et de générer des ressources susceptibles de rembourser ce prêt. Ainsi, il est prévu l’ouverture d’un compte séquestre où seront logés les fonds garantissant ce remboursement.

Au cours de cette même séance plénière, les députés ont examiné et adopté le projet de loi autorisant la ratification de la convention entre l’Agence française de développement et le Congo relatif au financement du programme de drainage des eaux pluviales à Brazzaville. C’est une convention de crédit de 40 milliards de FCFA.

Benoit BIKINDOU