Congo – Santé : CHU de Brazzaville, le chaos s'installe

L'assemblée générale des travailleurs du CHU de Brazzaville prévue pour le 19 septembre n'a pu se tenir, suite à l'interdiction de la direction générale, d'organiser ladite rencontre. Pourtant, les problèmes du centre demeurent en l'état et la situation se délite de jour en jour.

Peut-on soigner les malades, si l'on est pas soi-même dans des bonnes dispositions psychologiques ?

Au CHU de Brazzaville, presque plus rien ne va désormais. Entre soupçons de corruption des syndicalistes et menace de la direction vis à vis du comité de crise, le tout sur fond d'un trimestre de retard de salaires, la grogne enfle et la situation est plus qu'explosive.

Après dix jours de grève, les agents du CHU avaient décidé de suspendre leur mouvement, le 10 août dernier, suite aux négociations enclenchées avec le gouvernement concernant leurs revendications.

Les pourparlers engagés avaient débouché sur la signature d’un protocole d’accord entre les deux parties.

S’agissant du retard observé dans le paiement des salaires, le gouvernement et l’intersyndicale avaient convenu du paiement concomitant du salaire des agents du CHU avec celui des fonctionnaires. Quant au règlement de la dette sociale, une commission avait été mise en place pour réévaluer son montant et contrôler les bénéficiaires.

À ce jour, rien de tel n'a été fait. Pire, l'intersyndicale ne semble plus prendre fait et cause des revendications des travailleurs. C'est désormais un comité de crise coordonné par le docteur Jacques Lucien Mobengo qui tente de mener la médiation en dépit de l'opposition de la direction. 

« Nous représentons réellement les travailleurs qui n’ont plus confiance aux syndicats, nous sommes pour le consensus à condition que nos droits soient respectés » a confié le docteur Mobengo.

Entre-temps, avec un service minimum de fait et un manque criard de produits indispensables, le CHU se meurt.

Reste à savoir combien de malades meurent avec lui. Ces statistiques sont carrément classées « secret défense ».

Bertrand BOUKAKA