Congo – Gestion foncière : Pierre Mabiala entretient les propriétaires terriens sur fond d'injonctions et de menaces

De nouvelles orientations pour le gouvernement, dans le domaine du foncier. Réunissant les propriétaires terriens, le ministre Pierre Mabiala leur a fait injonction de lui produire dans un délai d'un mois, le fichier national des propriétaires terriens du Congo.

Revenu au ministère des affaires foncières et du domaine public où il s'était illustré naguère par des méthodes souvent jugées peu orthodoxes, Pierre Mabiala n'en a pas moins repris ses vieux habits.

Si sa blouse orangée de démolition d'édifices n'a pas encore repris du service, il n'en demeure pas moins que sa première sortie face aux propriétaires terriens leur a laissé une impression de déjà vu, dans l'attitude du ministre, de par son verbe tranché, sans magnanimité ni longanimité.

Beaucoup de ces hommes dont l'âge mérite plus que le respect, disons même l'hommage, se sont crus revivre les injonctions d'un commandant de la coloniale, avec la punition pour corollaire.

« La première mesure que nous prenons c’est de vous demander de nous fournir le fichier complet de tous les propriétaires terriens du Congo. Je vous donne un mois à compter de ce jour. Si cela n’est pas fait, nous procéderons à des sanctions sévères, parce que vous n’êtes pas au-dessus de la loi. Vous n’avez aucun prétexte », a tancé Pierre Mabiala.

Dans ce fichier, a-t-il poursuivi, chacun des propriétaires terriens devra, hormis ses noms et prénoms, spécifier l'emplacement géographique de ses terres ainsi que la superficie totale qu’elles couvrent.

En exigeant le recensement de tous ces acteurs, l’objectif du ministère est d’avoir la meilleure maîtrise des propriétaires terriens au Congo, mais aussi des espaces qu’ils occupent.

Pierre Mabiala a en outre demandé aux propriétaires terriens de s'abstenir dorénavant de vendre des terrains situés dans les zones interdites de commercialisation, conformément à la loi foncière.

« La loi de 2004 indique entre autres qu’on ne peut pas occuper les zones non constructibles, notamment les montagnes sablonneuses, les versants de montagnes, les zones marécageuses, les emprises des cours d’eau ou des routes nationales », a rappelé le ministre.

Bertrand BOUKAKA