Les habitants du quartier Mayanga dans l'arrondissement 8 Madibou, ne veulent plus croire aux promesses électorales. Désormais, c'est sur pièce qu'ils entendent juger les hommes politiques.
La période électorale est bien souvent le moment des promesses en tout genre, afin de rallier les suffrages des potentiels électeurs captés par le chant des sirènes.
Avec les législatives qui s'annoncent, à Mayanga, un des quartiers les plus enclavés de Brazzaville, les populations disent désormais attendre du concret, après avoir fait le plein de promesses sur le désenclavement de leur quartier, pendant des précédentes élections.
C'était il y a un peu plus de cinq ans, lors d'un « meeting monstre » aux promesses persuasives, les habitants Mayanga s'entendaient égrener le catalogue du chapitre concernant l'amélioration de leurs conditions de vie, notamment à travers les facilités de circulation, rendues possibles par l'ouverture de la route attendue de tous.
La route ouvrirait l'arrondissement 8 Madibou, en général, et le quartier Mayanga en particulier, à une plus grande modernité et mobilité.
Cette route avait pour but de créer un raccourcis de près de quatre kilomètres. La population qui salua le projet à grands renforts de vivats frénétiques pouvait à terme se ravitailler, en quelques minutes de marche, au marché du PK Mfilou gare, situé à quelques encablures de Kinsoundi.
Les véhicules en provenance de Pointe-Noire n'auraient plus à faire un long détour pour arriver à Brazzaville. Par le biais, de la gare ferroviaire de Goma Tsé-tsé, le corridor de Ngampoko leur ouvrirait la voie sur Mayanga, ouvert sur le développement, avec le centre-ville facile d'accès.
À peine la sono emballée et l’écho du meeting dissipé, le projet est entré dans les oubliettes et le calvaire des populations de Mayanga continue, tel un chemin de croix.
Face aux bouchons qui obstruent pendant des heures la circulation automobile sur la nationale 1, les minibus de transport en commun ne desservent Mayanga que par des trajets morcelés, à partir du marché « Kolelas ». Pour ces passsagers, deux courses de bus au moins, sont nécessaires pour arriver à destination.
Alors que les habitants du quartier Mayanga continuaient, en dépit des cas de noyade, d’emprunter la pirogue pour traverser le Djoué et prendre le minibus à Kinsoundi, depuis la survenue des événements dits du 4 avril, toutes les pirogues ont été détruites ou retirées par la force publique, car c'est par ces pirogues que les assaillants auraient effectué leur traversée, contournant les positions de la force publique.
Mayanga, manifestation pour la construction d'un pont sur le Djoué, suite aux cas de noyade
Depuis, les habitants de l’arrondissement 8 Madibou ne savent pas quand leur calvaire prendra t-il fin.
Le projet d’aménagement et de bitumage de la route Kinsoundi-Sangolo semble être, pour leur grand malheur, tombé dans les oubliettes. Huit entreprises avaient soumissionné à l’appel d’offres du 10 juin 2013, après versement d’une garantie de deux cent millions de francs Cfa. Désormais, c'est le silence.
Bertrand BOUKAKA
