Lorsque l’on se retrouve entre chômeurs, pour ne pas s’ennuyer, pourquoi ne pas trouver un bon jeu de cartes ? La simplicité des règles, pour que personne ne soit lésé lors de la partie, mais également le fait de pouvoir être nombreux à participer sans oublier le plus important : s’amuser pour tenter d’oublier le chômage qui touche de plein fouet les jeunes de la ville de Makabana (sud).
Le Congo s’enfonce dans une crise de l’emploi sans précédent. La ville de Makabana, dans le département du Niari, demeure, depuis la fermeture définitive de la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG), la partie du pays la plus touchée par cette crise.
Sur le front de l’emploi, la situation n’a malheureusement cessé de s’aggraver au cours des dernières années.
L’absence de travail à Makabana crée un sentiment d’exclusion et d’inutilité qui entraîne violence, toxicomanie et vol.
Las des années d’enseignement perdues, ces jeunes chômeurs font de leur gouvernement la cible de leur frustration.
L’oisiveté etant la mère de tous les vices, les jeunes chômeurs de la ville de Makabana, du matin au soir, sont autour des tables de jeu qui attirent également beaucoup de badauds pour oublier la misère.
Et qui dit jeux de cartes entre amis dit souvent alcool et tabac. La plupart du temps, les joueurs s’installent autour d’une table et tirent, entre deux gorgées ou une bouffée de cigarette, une carte à tour de rôle, chacune d’entre elles étant la source d’une action à effectuer.
Cependant, jouer aux cartes toute une journée peut faire bouillir toute une marmite ? Certainement pas.
Le Congo avec une démographie de plus en plus galopante qui s'accompagne d'une croissance certes relativement dynamiques mais pas assez inclusive et créatrice d'emplois, le chômage des jeunes est une véritable bombe à retardement pour la stabilité du pays.
Il y a donc urgence en la matière et fort heureusement, cette population jeune et dynamique du pays dispose du potentiel nécessaire pour un renouveau économique à condition qu'elle soit soutenue par des réformes ciblées, court et long terme.
Enfin, Il faut changer de paradigme afin de pouvoir transformer le boom démographique que connaît le Congo en un dividende démographique.
Germaine Mapanga
