Congo : L’enfer de l’eau potable à Brazzaville

Confrontée à une forte expansion urbaine, Brazzaville, la capitale congolaise peine à fournir le vital liquide à l’ensemble de ses habitants depuis plusieurs années maintenant. Si plusieurs mesures ont été annoncées pour redresser le tir, les résultats se font toujours attendre. Et le quartier Massengo, à la sortie nord de Brazzaville, vit depuis quelques semaines une aggravation des coupures d’eau.

Moukondo, Bacongo, Mayanga… la liste de ces quartiers de Brazzaville où l’eau potable est devenue une denrée rare ne cesse de s’allonger.

Dans plusieurs quartiers de la capitale, il faut en effet veiller devant son robinet à des heures tardives, et prier pour que l’eau arrive enfin. Pis, il faut parfois attendre deux ou trois jours, voire plus, pour espérer obtenir le précieux liquide. Et encore : lorsque l’eau arrive enfin, la pression est souvent faible, obligeant ainsi certains brazzavillois à passer d’interminables minutes devant le robinet pour faire le plein de récipients. Dans certains cas, l’eau est tellement rare que les populations sont obligées de parcourir de longues distances pour aller s’en procurer. Dans d’autres zones, on peut attendre 3 semaines ou 1 mois sans qu’une goutte d’eau ne sorte du robinet.

Et pourtant, cette situation ne date pas d’aujourd’hui. Au vu et au su des autorités compétentes, elle perdure et s’enlise.

Quelles en sont les causes ? Qu’est ce qui est fait pour rendre l’eau disponible à tous ? La SNDE ne peut-elle pas concevoir un plan de rationnement qui permette à toutes les zones de disposer d’un peu d’eau ? Pourquoi certaines zones en ont tout le temps et d’autres jamais ?

Autant de questions auxquelles personne n’apporte de réponses. Evidemment, cela ouvre la voie à toutes les supputations.

Ironiquement, certains affirment qu’«il n’y a plus d’eau au Congo». D’autres, pensent que les agents de la SNDE privent volontairement certaines zones pour favoriser la prospérité des entités qui en livrent. Il y en a, plus sérieusement, qui estiment que «la SNDE est tout simplement dépassée et n’arrive plus gérer la situation».

Le gouvernement congolais, avec l’appui de partenaires chinois, de la Banque mondiale ou encore du groupe français Veolia, a consenti ces dernières années d’importants financements pour améliorer la desserte en eau et en électricité.

Mais à Brazzaville, l’offre semble toujours inférieure à la demande. Les consommateurs s’en plaignent et interpellent les autorités, qui ont décidé de reformer les deux compagnies nationales qui gèrent le secteur.

Pour l’instant, c’est toujours la croix et la bannière pour s’approvisionner en eau potable à Brazzaville. Jusqu’à quand ?

Germaine Mapanga