Congo : Le réseau routier de Brazzaville, un gouffre à milliards

La réhabilitation du réseau routier de la capitale congolaise s'impose aux autorités comme une priorité, afin de fluidifier le trafic et faciliter la circulation des personnes et des biens. Pourtant, nombre de ces routes réhabilitées à grands frais, vivent à peine le temps d'une inauguration.

Entre usure prématurée des suspensions ou amortisseurs des véhicules et les difficultés de déplacements du fait du mauvais état des routes, les brazzavillois en sont désormais à ruminer leur colère, tant le réseau routier de la ville capitale est fortement dégradé.

Ouvrages au rabais ou malfaçons, un fait est constant, ces routes refaites sont de très courte durée de vie, en comparaison avec leur prix de revient, si l'on en croit les chiffres donnés.

Si le centre-ville présente des artères convenables à la circulation, au fur à mesure que l'on en s’éloigne, les routes bitumées se transforment en routes carrossables, si elles ne sont un mixe des deux, avec en certains endroits un ravinement à faire peur aux usagers, et un accident est vite arrivé.

Le quartier Ngamakosso en est l'exemple patent. Sur ces routes, toujours refaites par les mêmes sociétés, avec toujours les mêmes défauts, il est à se demander si les travaux sont exécutés dans les règles de l'art.

Absence de canalisations conséquentes, ou quand elles sont dressées, les collecteurs sont si étriqués qu'ils deviennent des déversoirs, inondant les riverains à la moindre pluie.

Ces ouvrages semblent bâclés, car ils ne tiennent nullement compte de la configuration de certains terrains d'où le phénomène d'ensablement par temps de pluie. Du sable qui se déverse également dans les habitations riveraines.

De même lorsque les eaux de ruissellement labourent l'asphalte, elles dévoilent l'énorme supercherie. Un tablier inconsistant, fait des matériaux friables, parfois une lamelle de bitume posée sur une fine couche de gravier, à défaut, sur du tout-venant, le tout reposant sur de l'argile compactée.

Un sabotage, pour des routes faites pour supporter d'énormes charges à l'essieu, et facturées en l’occurrence. Enfin, tout au moins...

Désormais, il n'est nullement besoin d'aller à la campagne, pour vivre les affres de l'odyssée des routes carrossables. Même dans Brazzaville, et sur des routes dites bitumées, on a recours à la pelle pour désensabler sa voiture embourbée, ou aux bras herculéens, pour l'extraire du sable et de la boue où elle patauge.

Ensuite, on passe par chez le mécano, après avoir été arrêté par la police, pour défaut de taxe de roulage. À quoi sert-elle au juste, cette taxe ?

Bertrand BOUKAKA