Congo – Lutte contre la criminalité : Les « bébés noirs » attaquent toujours

Les mesures succèdent aux précédentes, parfois plus coercitives, pourtant les « bébés noirs » continuent de semer la terreur. Désormais, le phénomène s'est généralisé dans presque toutes les grandes villes du Congo.

À Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Ouesso, voire Owando, le phénomène « bébés noirs » devient de plus en plus inquiétant.

Si les actions criminelles desdits malfrats restent marginales à Ouesso et Owando, dans les autres villes précitées, les agressions contre les personnes, avec extorsion de biens ne se comptent plus.

Braquage par ici, attaques par là, voire des viols sous la menace des armes blanches, les phénomènes qui avaient emprise sur les quartiers périphériques sont en train de se généraliser. Désormais, il n'est pas de quartier qui ne soit concerné et la peur habite les citoyens.

Il y a quelques jours, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville, André Gakala Oko avait appelé les officiers de police judiciaire relevant de sa juridiction à aller en guerre contre les « bébés noirs », en s’impliquant dans les patrouilles judiciaires instituées pour traquer ces bandits qui sévissent dans les quartiers de Brazzaville.

 

Cette annonce fortement médiatisée a semblé sonner chez les bandits comme un défi. Depuis, ils sévissent avec autant de sadisme, mutilant leurs victimes.

Dans certains quartiers, les populations excédées sont parfois obligées de se constituer en « milices d’autodéfense », une pratique qui va pourtant à l'encontre des lois et règlements de la république.

On a en mémoire cet incident malencontreux au quartier Raffinerie à Pointe-Noire où une patrouille de police avait ouvert le feu sur des jeunes pris pour des « bébés noirs », armées de machettes à 3 heures du matin, causant mort d'homme. Ces jeunes assuraient en fait la sécurité de leur quartier face aux « bébés noirs » et n'en avaient pas informé les services de police.

Dans d'autres quartiers, les populations ont adopté des méthodes plus radicales. Si un « bébé noir » est attrapé, celui-ci est lynché illico, car pour les populations, les « bébés noirs » arrêtés, remis à la police reviennent écumer les quartiers quelques jours plus tard.

À Brazzaville, dans l'arrondissement 3 Poto Poto, les « bébés noirs » se sont même constitués en clans rivaux, avec des dénominations quasi djihadistes.

«Nous allons imposer une résistance farouche face à ce phénomène de « bébés noirs. Je vous exhorte ce jour à réfléchir et à bâtir des stratégies en vue d’éradiquer le phénomène Bébés noirs qui sévit dans la ville capitale. Dans l’intérêt de préserver la paix et la sécurité de nos citoyens, il nous faut absolument barrer la route et mettre hors d’état de nuire ces bandits, ces criminels et leurs complices », déclarait André Gakala Oko.

De la parole aux actes, le peuple attend de retrouver sa quiétude en vaquant à ses occupations, sans peur ni crainte d'agression, quelle que soit l'heure, dans tous les coins et recoins de la République.

Bertrand BOUKAKA