« La femme c'est le lieu exact de la naissance », écrivait Édouard Maunick. En ce 8 mars, journée consacrée au combat pour l'égalité hommes-femmes, nos pensées vont à toutes les femmes.
Par delà votre amour maternel, réduit hélas en « instinct maternel » par l'homme, comme si la femme n'était pas capable de ce sentiment sublime qu'est l'amour, vous n'êtes pas seulement le « lieu de notre naissance », mais aussi les artisanes de notre ouverture au monde et à la vie, parfois au prix de votre vie.
Qui donc disait, « l'homme procrée dans le plaisir, la femme enfante dans la douleur » ?
En ce jour mémorable, par delà toutes les considérations, nous vous dédions ces vers de Camara Laye.
Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère, je pense à toi...
Ô Daman, ô ma Mère,
Toi qui me portas sur le dos,
Toi qui m'allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas,
Toi qui la première m'ouvris les yeux aux prodiges de la terre,
Je pense à toi...
Ô toi Daman,
Ô ma mère,
Toi qui essuyas mes larmes,
Toi qui me réjouissais le cœur,
Toi qui, patiemment, supportais mes caprices,
Comme j'aimerais encore être près de toi,
Etre enfant près de toi !
Femme simple, femme de la résignation,
Ô toi ma mère, je pense à toi.
Ô Daman, Daman de la grande famille des forgerons,
Ma pensée toujours se tourne vers toi,
La tienne à chaque pas m'accompagne,
Ô Daman, ma mère,
Comme j'aimerais encore être dans ta chaleur,
Etre enfant près de toi...
Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère,
Merci, merci pour tout ce que tu fis pour moi,
Ton fils si loin, si près de toi.
Femme des champs, femme des rivières femme du grand fleuve,
ô toi, ma mère je pense à toi...
Benoît BIKINDOU