Congo – Urbanisme : Quartier Makabandilou de Brazzaville, à chaque pluie son lot de désolations

Les faits deviennent récurrents et ont fini par lasser les populations qui ne savent plus à quelle autorité s'adresser. À chaque pluie, le quartier connaît d'importantes dégradations qui, tout en étant dangereuses pour la vie des habitants, réduisent considérablement les déplacements.

Routes coupées, maisons ensablées ou innondées, quand elles ne sont pas simplement menacées ou emportées par l'érosion. Les habitants du quartier Makabandilou dans le 9ème arrondissement Djiri vivent un véritable calvaire.

Chaque averse dégrade de plus en plus la structure du quartier, au point que pour les habitants, l'angoisse est permanente en cette période de saison de pluies.

L'orage de ce jeudi aux premières heures de la matinée a davantage défiguré un quartier qui a souffert des dernières intempéries, notamment ce « déluge » du 25 décembre dernier, pour lequel les populations attendent la réparation des nombreux dégâts causés, ainsi que l'avait promis le premier ministre qui à l'occasion, s'était rendu sur place, en compagnie de certains de ses ministres concernés par la question.

Dire que l'émotion et la compassion avaient dicté ce déplacement. Depuis, plus rien. On attendra encore une pluie ravageuse pour redire des mots auxquels les populations qui vivent le martyr ne croient plus.

Désormais, il leur faut des actes. De grands travaux de génie civil qui tiennent compte de la configuration du terrain, contraires à ceux décriés par les populations qui soutiennent que la mauvaise conception dans la canalisation des eaux de drainage, lors de la réalisation de la route est à l'origine de cette catastrophe dont les principaux responsables sont quasiment indifférents.

Entre-temps à Makabandilou, on vit comme on peut, tels de petits orphelins délaissés de tous, implorant la clémence du ciel, plutôt que l'incertaine assistance des autorités qui ont plus que déçu, car pour les plus fragiles, chaque pluie fait grimper le tensiomètre et le "trouillomètre", au point de risquer un infarctus.

Bertrand BOUKAKA