Kimongo : Entre l’antiquité et modernisme

Erigée en commune urbaine, Kimongo est l’une des localités du département du Niari qui ressemble à un grand village. La ville est dépourvue presque de toutes les commodités d’usages. Pas d’eau potable ni d’électricité. Son dénuement est favorisé par l’inexistence d’une route pratique à toutes saisons.

Kimongo faisant frontière avec le Cabinda, se loge aux confins du département du Niari au sud du Congo.

A l’entrée de la localité se dresse des poteaux électriques. Ceux-ci jonchent quasiment tout le périmètre urbain, donnant ainsi l’aspect d’une véritable ville.

Mais le désarroi des visiteurs ne se cache pas longtemps une fois le soleil couché. Dès la tombée de la nuit, la localité est plongée dans une obscurité totale. Les habitants résignés se retirent petit à petit chez eux en attendant le levé du jour.

Le cycle est sans discontinu depuis l’implantation des dits poteaux électriques devenus, des objets de décoration dans la ville.

Selon certains natifs de la localité, le groupe électrogène installé pour l’éclairage public et alimenter les ménages ne fonctionne plus.

L’eau potable est également une chimère à Kimongo. Les populations se désaltèrent avec les eaux des puits ou de source. Les risques des maladies microbiennes sont grands.

Le manque de route carrossable n’est pas en reste dans le dénuement de Kimongo. Pendant la saison de pluie, quelques rares transporteurs qui fréquentent souvent la localité n’osent plus s’y aventurer à cause des pannes provoquées sur leurs véhicules par l’état piteux de la route.

La latérite laisse la place aux bourbiers. Ainsi, la pratique des activités génératrices de revenus et autres commerces est difficile pour les 5 000 âmes qui vivent dans la ville.

Sur les ponts de Louvila et de Ngedi Ngedi, il faut être bien guidé pour passer. A Kimongo, il n’y a pas d’opérateurs économiques pour sédentariser les bras valides qui quittent par vagues successives la localité.

L’exode rural a conquis la paisible commune au climat tempéré. Les étals du petit marché municipal sont presque vides. On y trouve souvent quelques haricots, taros, bananes et autres fruits de brousse. Une faible quantité des produits qui ne dure pas sur le marché.

D’après les autochtones, Kimongo est approvisionné à plus de 70% par les produits de toute sorte, provenant de Dolisie la capitale départementale du Niari.

Les multiples difficultés susmentionnées semblent ébranler le moral des habitants de Kimongo qui attendent un peu plus des pouvoirs publics.

Jean-Jacques Jarele SIKA