Noël J moins 1

Comme une effervescence dans les rues de Brazzaville, Dolisie et Pointe-Noire. Des gens affairés, les bras chargés de cadeaux, qui semblent presque courir. Course contre la montre. L'énergie de Noël, mélange de plaisir et de tension.

Les femmes, surtout, semblent se sentir investies d'une mission. Tellement de choses à organiser et coordonner. La recherche du cadeau pas cher mais qui fera de l'effet. Et puis c'est l'intention qui compte.

Regarder avec inquiétude le sapin déjà un peu rabougri parce que la maison est surchauffée. Se dire qu'on est normal, qu'on a tout bien fait comme il faut.

Se demander si la guirlande électrique ne risque pas de prendre feu. On a couru toute la journée pour chercher le jouet que l'enfant a demandé.

"On n'en a plus, madame, on va peut-être en recevoir avant la fête."

Mais au fond ce qui compte ce n’est pas forcément les cadeaux mais plutôt le fait d’être ensemble en famille ou entre amis, loin de ces petits soucis qui font le sel de la période de Noël.

Noël est parfois un peu douloureux, parce qu'il manque quelqu'un autour de la table et qu'on n'a pas le cœur à faire la fête. On fait comme si. Comme si tout allait bien, comme si de rien n'était, mais on ressent le vide de l'absence.

On joue tous un peu la comédie de la joie obligatoire, on s'ambiance, on fait l'effort pour faire plaisir aux enfants.

Couples séparés. Familles recomposées, décomposées. Enfants absents, deuil, maladie. Toutes les douleurs sont plus vives pendant les fêtes.

Voyons, on n'a pas le droit de se plaindre. Haut les cœurs! Courage, dans quelques jours, tout ce cirque sera fini.

Jarele SIKA