De tous temps, s’approvisionner en gaz domestique à Brazzaville a toujours été l'exception pour les ménagères, la pénurie étant la règle. La situation sécuritaire dans le Pool est venue empirer cette règle.
Attroupements ou veillées devant les dépôts de gaz dans la quasi-totalité des quartiers de Brazzaville, spectacle des femmes à la quête du produit, transportant des bouteilles vides, dans de brouettes ou sur la tête ici et là, à longueur de journée, tel est le lot quotidien des ménagères en quête de gaz.
La loi de l'offre et de la demande étant disproportionnée ces derniers temps, la spéculation s'est en outre invitée sur les prix, alors que le gaz est habituellement vendu à 5.700FCFA la bouteille de 12kg et 9.000FCFA celle de 20kg.
Pour obtenir le gaz dans certains dépôts de la place, il faut débourser 8.000FCFA voire 10.000FCFA pour une bouteille de 12 kg et 17.000FCFA ou même 20.000FCFA pour celle de 20kg.
Pour les gestionnaires de dépôts de gaz, cette situation est le fait de la rareté et la cherté de ce produit, par la baisse du stock et l’irrégularité dans la livraison de celui-ci. Un rationnement en somme.
Quoi qu'il en soit, pour la bourse des ménages qui n'a pas pris du volume, la situation devient difficile à gérer, tant le charbon de bois souvent utilisé en produit de substitution pour la cuisson des aliments connaît lui aussi des problèmes d'approvisionnement notamment du coté sud de Brazzaville.
À l'élaboration de son bilan 2016, le ministre des Hydrocarbures, Jean Marc Thystère Tchicaya, aura sans doute à cœur de relever ce défi de l'approvisionnement en hydrocarbures et assimilés qui d'année en année semble hors de portée, car outre le gaz, le carburant aussi s’est fait rare presque toute l’année 2016.
Sans doute la situation dans le Pool sera l'excuse justifiant ce qui est, disons-le, un échec.
Benoît BIKINDOU
