Congo - Santé : Campagne de fermeture des cabinets médicaux illégaux à Pointe-Noire sur fond de grève à l’hôpital A. Cissé

Débutée en septembre dernier à Brazzaville, la campagne de fermeture des cabinets médicaux dits illégaux se poursuit dans la capitale économique du Congo, sous l'autorité du préfet de Pointe-Noire, Alexandre honoré Paka.

La ville de Pointe-Noire compterait pas moins de 550 structures médicales. Certaines d'entre elles ne répondent pas aux normes requises pour l'exercice légal de la médecine.

Jean Pierre Michel Dzondault, directeur départemental de la Santé à Pointe-Noire a relevé que de nombreux faits de mise en danger  de la vie de la population sont enregistrés dans certaines structures sanitaires privées. 

«Le phénomène des corps en dépôt constaté dans les hôpitaux de la ville prend des proportions inquiétantes. Le nombre des cadavres à la morgue municipale en provenance des structures sanitaires privés est supérieur à celui enregistré dans les formations sanitaires publiques de la place. Donner la mort à une personne expose l’agent de santé à des responsabilités civiles et pénales.  Au risque d’être complice de ce drame, nous prenons la décision courageuse en vue de mettre un terme à cette situation. La loi reste au dessus de tous, nul n’est censé l’ignoré », a t-il indiqué.

Selon le professeur Richard Bileckot, inspecteur général de la Santé, la ville de Pointe-Noire est reconnue pour la prolifération anarchique des cabinets médicaux privés. Ces structures sanitaires sont tenues en majorité par des étrangers qui ne disposent pas d’autorisation d’exercer car ils ne sont pas en règle du point de vue administratif.

«Ces faits relèvent de l’exercice illégal de la profession de la santé. Dans les hôpitaux publics, de nombreux patients viennent en situation délicate avec des complications; d’autres viennent déjà décédés et cela explique la mise en danger de la vie d’autrui ».

Cette campagne de fermeture de structures médicales illégales intervient au moment où l'on signale à Pointe-Noire une grogne dans le milieu hospitalier notamment à l'hôpital Adolphe Cissé.

Hôpital A. Cissé malades et accompagnants attendent une hypotétique prise en charge

Un arrêt de travail serait observé par certaines catégories du personnel soignant et cela aurait déjà de dramatiques conséquences pour des malades désemparés.

Bertrand BOUKAKA