Congo : Le transport en commun demeure un problème crucial à Pointe-Noire

En dépit de la fermeture de plusieurs sociétés notamment de sous-traitance pétrolière, ce qui a considérablement réduit l'affluence pour la quête d'un bus aux heures de pointe, le problème de transport urbain se pose toujours avec acuité dans la ville océane Pointe-Noire.

Les ponténégrins ne le disent jamais assez surtout pour ceux d'un certains âge, depuis la ''mort'' de la STPN, le transport urbain à Pointe-Noire a lui aussi trouvé la mort.

Dans cette capitale économique où les rendez-vous professionnels et d'affaires ne manquent pas, se déplacer relève d'un véritable parcours de combattant.

Le visiteur arrivant à Pointe-Noire par l'aéroport ou la gare est d'emblée agréablement surpris de la disponibilité des taxis en grand nombre en ces endroits et surtout en ces heures d'arrivée des trains ou des avions que les taxi-mens ont intériorisé pour mieux harmoniser les dessertes.

C'est une fois à bord du taxi que l'on s'impatiente à travers les embouteillages interminables, occasionnés en grande partie par le mauvais état du réseau routier urbain.

D'autres routes sont barrées. Les travaux d'aménagement démarrés depuis de nombreuses années déjà tardent à prendre fin, réduisant de facto le nombres d'artères ouvertes à la circulation.

Ainsi, certains itinéraires sont mal desservis, les transporteurs refusant d'y aller, soit du fait de l'éloignement ou de l'état de la route. Quand ils acceptent d'y aller, c'est soit en des itinéraires morcelés, dit ''demi-terrain'' pour les bus, ou une course surtaxée pour le taxi.

Et l'on fait avec, dans la quasi indifférence des pouvoirs publics et des autorités municipales visiblement dépassés par la question.

Aux heures de pointe, les usagers en quête d'un moyen de déplacement s'entassent aux arrêts de bus et y passent parfois de nombreuses heures avant de pouvoir embarquer.

Le spectacle est encore des plus désolant par temps de pluie, quand aux dires des populations, « la mer se déporte dans la ville ».

Pour les élèves, aux grands maux, les grands remèdes...

Face à ces difficultés, les élèves utilisent parfois des grands moyens. Ils se mettent en groupe, arraisonnent un véhicule des travaux publics et forcent le conducteur à les déposer à l'école. Par crainte de voir son véhicule être endommagé, le chauffeur accepte. Le policier à moto qui assiste impuissant n'a d'autre choix que d'escorter ce convoi à destination, afin d'éviter tout incident.

C'est aussi cela, Ponton-la-belle.

Bertrand BOUKAKA