Congo - Enseignement supérieur : L’université Marien Ngouabi toujours paralysée

L’unique établissement public de l’enseignement supérieur du Congo est paralysé depuis quelques semaines par des revendications sociales des travailleurs et des étudiants. C'est à se demander si des solutions existent ou si la tutelle est dépassée par l’étendue des problèmes à résoudre.

Après maintes promesses non tenues, une fois de plus, les travailleurs de l'UMG réclament, à travers le Collège intersyndical, la mise à la disposition de cet établissement de la totalité des subventions des 2e et 3etrimestre de l’année 2013 afin, disent-ils, de permettre à l’université Marien-Ngouabi de préparer sereinement la rentrée académique 2016-2017.

Cette grève décrétée le 20 juin avait été suspendue le 29 juin suite à une séance de travail entre le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua, et les membres du Collège intersyndical de l’université Marien-Ngouabi, en attendant la poursuite des négociations.

À cette occasion, le gouvernement s’était engagé à poursuivre les efforts devant aboutir au décaissement de la subvention du deuxième trimestre 2016 dans un délai de quinze jours.

De son côté, le Collège intersyndical avait pris l’engagement de mettre en œuvre les mécanismes nécessaires en vue de la reprise immédiate du travail à l’université Marien-Ngouabi.

En fin de compte, tous les engagements ne semblent pas avoir été tenus. D’où la grève lancée le 1er septembre qui paralyse actuellement l’université.

De leur coté, les étudiants revendiquent le paiement de deux trimestres de bourses. Ceux-ci sont soutenus par leurs syndicats, notamment le Mouvement des élèves et étudiants du Congo (MEEC) qui les a exhortés à aller en grève à partir du lundi 12 septembre. 

« Le MEEC exhorte les étudiants au respect scrupuleux de cette décision et les appelle à une série de sit-in dans tous les établissements de l’université Marien-Ngouabi », peut-on lire sur une note affichée à Bayardelle, siège de plusieurs départements de l’université.

Les étudiants incriminent, entre autres, les imperfections dans le traitement des requêtes des retardataires; la déchéance du délai de paiement de la bourse du 3e trimestre ainsi que le non-paiement de la bourse du 2e trimestre.

Pour marquer leur mécontentement, certains étudiants érigent parfois des barricades à l’entrée de leurs établissements. C’est le cas de l’École normale supérieure où ces actes sont souvent signalés et à la faculté des lettres et sciences humaines où l’on peut lire : « Pas de bourses, pas de cours. »

Il incombe désormais au gouvernement, notamment le premier ministre Clément Mouamba ainsi que le ministre de tutelle Bruno Jean Richard Itoua de se bouger, pour tenir les promesses données.

Bertrand BOUKAKA