Congo Santé : gestion des antirétroviraux, les antivaleurs ont la vie dure

Le Réseau national des associations des positifs du Congo (Renapc) a déploré, le 24 juin à Brazzaville, le fait que l’engagement relatif à la gratuité des antirétroviraux soit bafoué par les techniciens du ministère de la Santé.

Cette critique a été formulée à la faveur du candlelight, une cérémonie organisée pour rendre hommage aux décédées des causes liées au VIH-Sida.

À Brazzaville, une minute de silence en mémoire des disparus a été observée. Prière d’invocation, audition d'extraits de musique exaltant la non-discrimination, discours d’interpellation, dégustation de l’amitié et séance pour allumer les bougies ont marqué les temps forts de la commémoration du candlelight.

Le candlelight est aussi célébré chaque année par des militants et membres d’organisation public pour exprimer leur soutien et manifester leur solidarité aux personnes affectées par le virus du VIH-Sida.   

« Je comprends, s’il y a beaucoup d’absents aujourd’hui, c’est parce qu’il y a rupture des médicaments. Nous ne devons pas gaspiller ce que nous avons acquis, la gratuité des antirétroviraux. Nous sommes conscients de l’engament que le gouvernement a pris. La gratuité des antirétroviraux ne doit pas être bafouée par les techniciens. Nous avons besoin des médicaments » a indiqué Valérie Maba, présidente du Renapc, émue aux larmes, du faits que les absents évoqués sont les malades décédés, pour la plupart du fait de la rupture des antirétroviraux.  

Autrefois, la Congolaise des médicaments essentiels et génériques (Comeg) était chargée de l'acquisition des ARV auprès des distributeurs étrangers, de leur stockage et de leur distribution au niveau national. Il arrive que cette structure pré finance l'achat de réactifs, dont l'entière responsabilité d'achat revient au ministère de la Santé.

Récemment, la présidente du Renapc avait demandé aux médecins prescripteurs des antirétroviraux (ARV) de transmettre les listes des malades à la Congolaise de médicament générique (Comeg) afin d’éviter les ruptures des ARV et réactifs. Selon elle, les centres de santé départementaux en charge des personnes vivant avec le VIH-Sida et les médecins prescripteurs des ARV ne précisent pas souvent le nombre de malades dans les commandes des ARV. Cette situation empêche la Comeg d'effectuer une bonne distribution d'ARV et réactifs.

La Comeg a été remplacée par une nouvelle centrale d’achat qui constituera un véritable maillon de la chaîne du système de santé national.

Arrielle KAMBISSY