La situation défraie la chronique à Brazzaville. Des éléments de la Force Publique ont pris position devant le domicile de Claudine Munari, candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle.
Selon des témoignages concordants, des policiers en armes sont postés devant le domicile de Claudine Munari. Même s'ils ne font pas usage de leurs armes, ceux-ci intimideraient tous ceux qui tentent d'entrer ou de sortir du domicile de la recluse.
Certaines sources ayant requis l’anonymat présentent cette « dispositions policière comme un moyen d'empêcher tout trouble à l'ordre publique ».
En effet, sans en avoir reçu les autorisations requises, Claudine Munari a convié les « Congolaises et Congolais qui sont à Brazzaville, au rassemblement de la paix, au rassemblement de l’unité nationale, le vendredi 15 avril 2016 à 14 heures au boulevard Alfred Raoul ».
Dans son appel, Claudine Munari lance à la fois un cri de révolte et sonne le tocsin de la mobilisation. « Si les Congolais ne font rien, personne d'autre ne fera quelque chose... À tous ceux qui aiment ce pays, qui pensent que nous pouvons le construire ensemble, sans violences, sans les lacrymogènes, sans les chars, sans les hélicoptères et les bombes ; à tous ceux qui veulent d'un pays où il fait bon vivre, je vous lance cet appel de mère ».
«À toutes les femmes, je vous le dis, si les hommes ne peuvent pas conduire notre pays vers l’unité nationale et une paix durable, nous devons toutes nous lever et le faire ».
« Les mères que nous sommes, voulons le bonheur de nos enfants. Il s’agit de s’unir pour le pays, de s’unir pour vivre ensemble ».
« Nous serons là pour dire que la violence n’est pas une solution. La brutalité militaire ne peut pas être notre modèle du vivre ensemble ».
Claudine Munari qui n'a pas reçu de notification officielle ne s'est pour l'instant pas exprimée au sujet de ce « check-point » devant chez elle.
Bertrand BOUKAKA
