Présidentielles 2016 : Claudine Munari, le soupçon de parité

En ce 8 mars décrété journée de la femme, arrêtons-nous, évènement oblige, sur l’unique femme candidate à l’élection présidentielle au Congo.

Les lois se succèdent et se ressemblent parfois quand il est question pour les hommes de la cession des certains droits qu’ils tiennent pour acquis. C’est le cas de la loi sur la parité. Tous les hommes s’en sont faits les chantres, pourtant son application traduit encore cet arrière goût d’inachevé.

Simone de Beauvoir ne disait-elle pas : « partout où il peut exister, le statut de la femme est encore le fruit d’un cerveau masculin ».

Le temps a passé, depuis cette période où la femme luttait encore pour sa reconnaissance puis son affirmation à travers une politique du genre. Avouons-le, l’homme s’est parfois senti comme dépouillé de certains droits qu’il devait céder à la femme, comme s’ils étaient mathématiquement quantifiables.

Si du point du droit, la parité est désormais un acquis, des disparités culturellement enracinées dans les mœurs subsistent et ont bien la vie dure.

Dans le domaine politique chez nous, à part quelques rares exceptions, aux femmes sont encore réservés les seconds rôles. Elles sont associées à la mobilisation pour les victoires politiques mais elles prennent rarement part au festin de la victoire. Consciemment ou inconsciemment, la femme sert encore de faire valoir.

Si tant est-il que nous voulions de la parité, pourquoi la loi n’exigerait-elle pas des listes aux noms alternées, homme-femme lors des législatives par exemple ? On aurait autant de femmes que d’hommes à l’assemblée ou dans le gouvernement. Les compétences dans la gent féminine ne font pas défaut.

En ce 8 mars 2016, pour le Congo en pleine campagne présidentielle, Claudine Munari, la seule impétrante mérite notre attention.

Femme politique de caractère, le temps qui passe ne semble pas avoir d’emprise sur sa plastique, le détail qui en premier accroche les hommes.

Claudine Munari Mabondzo ne fait pas mystère de son âge. Elle est née en 1954 à Pointe-Noire. Elle fait une partie de ses études au Congo avant de les poursuivre en Roumanie puis en France ou elle obtient un DESS (Diplôme d'Études Supérieures Spécialisées) en Économétrie.

Ancienne directrice de cabinet de Pascal Lissouba, fondatrice de l’association « Femme 200 » puis du parti politique MUST, Claudine Munari, ancienne ministre du Commerce du président Denis Sassou Nguesso s’est au long des ans distinguée par sa force de caractère et sa capacité à s’imposer de par ses idées au milieu des hommes.

L’égérie de l’IDC-FROCAD est désormais l’égérie nationale. Le soupçon de parité dans la présidentielle congolaise.

Nos hommages madame !

Benoît BIKINDOU