Libreville inscrit sur les listes électorales des congolais vivant à la frontière

L’opposant gabonais Jean Ping, parlant de la fraude électorale dans son pays, a déclaré cette semaine, à la presse française, que le régime de Libreville inscrit sur les listes électorales des congolais vivant à la frontière. Il prend des Maliens et leur donne la nationalité gabonaise.

«En 2009, Ali Bongo a été battu mais il a proclamé sa victoire. Depuis la conférence nationale (de 1990), l’opposition a toujours gagné, même quand j’étais de l’autre côté, sauf en 2005. Mais cette fois-ci, la fraude est massive. Le pouvoir inscrit sur les listes électorales des Congolais vivant à la frontière. Il prend des Maliens et leur donne la nationalité gabonaise », a soutenu l’ex président de la Commission de l’Union africaine (UA).

«Bien sûr. Nous avons les cartes d’inscription. La plupart des pays africains font ça, peut-être pas à cette échelle industrielle », a-t-il ajouté en répondant à la presse française.

Selon lui, il y a deux genres de fraude au Gabon, celles commises en aval du vote et celles en amont. Au Gabon, la fraude a été instaurée en amont, lors de l’inscription sur les listes électorales.

Jean Ping, de passage à Paris,  a également nié qu’il n’a jamais reçu un centime du président congolais, Denis Sassou Nguesso pour financer sa campagne électorale.

«S’il décide de le faire demain, je lui dirai merci et le crierai sur tous les toits. Je n’ai jamais reçu un centime d’aucun président de la sous-région. A ce jour », a martelé l’ex ministre gabonais des Affaires étrangères à l’époque du feu président Omar Bongo Ondimba.

Jean Ping, 73 ans, est candidat à l’élection présidentielle gabonaise. Le sortant, Ali Bongo, a annoncé lundi 29 février dernier dans la province de l’Ogooué maritime, qu’il briguera un deuxième mandat.

Germaine Mapanga