Élection présidentielle : l'opposition place la CNEI en ''liberté surveillée''

Par souci de clarté ou d'impartialité, Henri Bouka président de la Commission nationale électorale indépendante (CNEI) a échangé le 2 mars avec les représentants des 9 candidats à la présidentielle. Au menu des discussions, les aspects liés à la préparation des actes préélectoraux.

Une séance de travail cordiale dans un esprit serein, dire que Henri Bouka mesure le poids de la responsabilité qui est la sienne afin de rendre crédibles les résultats de la présidentielle du 20 mars.

Aussi, a t-il eu une oreille attentive à l'égard des représentants des différents candidats, afin d'harmoniser les points de vue, même si rien ne l'y obligeait.

Le représentant du candidat de l’Initiative pour la démocratie au Congo et le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique, André Okombi Salissa a précisé qu’ils ont fait remarquer  au président de la CNEI quelques flottements constatés dans les actes préparatoires du scrutin.

Jacques Banagandzala a, en outre, indiqué qu’ils ont mis à profit cette rencontre pour évoquer  aussi les questions liées à la sécurité de leurs candidats et de leurs militants.  À ce sujet, le président de la CNEI leur a promis une séance de travail avec la sous-commission sécurité de l’institution. « Nous avons fait remarquer au président de la CNEI qu’il n’est pas normal de débuter la distribution des cartes d’électeurs sans que les listes révisées ne soient affichées, en vue de permettre aux futurs électeurs de faire les revendications. À propos, le président de la CNEI nous a dit qu’il était nécessaire de distribuer les cartes d’électeurs déjà prêtes et la Commission procédera, dans deux jours, à l’affichage des listes et aux vérifications puis aux revendications, s’il y en a, par les potentiels électeurs. Nous avons  pris rendez-vous dans deux ou trois jours, parce que nous voulons suivre scrupuleusement ces opérations  préélectorales », a-t-il dit, avant de relever que l’on a constaté, au cours de la distribution des cartes d’électeurs,  des personnes ayant reçu plus d’une carte venant des bureaux différents.

Ce dernier aspect, a-t-il poursuivi, ne nous rassure pas sur la transparence du scrutin du 20 mars prochain et la fiabilité du fichier électoral. L’opposition, a-t-il renchéri, doit veiller à ce que les électeurs ne votent pas plusieurs fois dans différents bureaux de vote.

« Nous nous efforcerons d’être en contact permanent avec la CNEI pour leur faire constater des dysfonctionnements que nous relevons dans la préparation de l’élection présidentielle du 20 mars prochain. Nous devons agir de cette manière puisque, vous conviendrez avec moi, la CNEI n’est pas totalement paritaire. Nous sommes obligés d’être vigilants pour éviter que nous soyons traînés dans la boue », a-t-il conclu, en saluant au passage le bien-fondé des rencontres de ce genre.  

Bertrand BOUKAKA