Congo – Parlement : Des sessions budgétaires suspendues aux conclusions des discussions avec le FMI

L'assemblée nationale et le sénat congolais ont respectivement ouvert leur session budgétaire lundi. L'examen de la loi de finances exercice 2018 est absent de l'ordre du jour des deux chambres.

« Le projet de loi de finances de l'État exercice 2018 n'arrivera sur la table du parlement qu'après un recadrage utile, de commun accord avec nos partenaire du FMI ».

Ces propos de Isidore Mvouba, président de l'assemblée nationale, en ouverture de la présente session montrent l’étroitesse de la marge de manœuvre qui est désormais celle des institutions congolaises, en matière de finances.

Au sénat, le son de cloche a été le même. L'examen de la loi de finance ne peut être mené à terme, faute de matériaux sur lesquels plancher.

Nul ne sait, quand les discussions avec le Fonds monétaire international aboutiront-elles. Même si elles reprenaient dans un temps relativement court, rien n'augure que les fonds nécessaires seront immédiatement mis à disposition du Congo.

Du coté de l'opposition, certains acteurs comme Charles Zacharie Bowao affirment que « la mission des experts du FMI qui s'est déroulée du 25 septembre au 4 octobre a estimé que le dossier du Congo-Brazzaville n'est pas prêt. Et par conséquent, il ne sera pas soumis à l'examen du Conseil d'Administration du FMI, organe habileté à décider du soutien ou pas du FMI au Congo-Brazzaville, qui se tiendra fin octobre. »

En cas d'ajournement de l'examen du dossier du Congo, le prochain conseil d'administration du FMI aura lieu en février 2018.

Tout porte à croire que la situation est loin d'être résolue pour les finances congolaises et qu'il faut d’ors et déjà préparer les esprits à des jours plus difficiles. Un exercice auquel s'est plié Pierre Ngolo, ouvrant la session budgétaire du sénat :

« La cause nationale fortement en jeu nous commande d'élever le patriotisme, de nous convertir au rigorisme dans la pensée et dans l'action afin que le pays sorte victorieux de la difficile passe actuelle », a dit en substance le président du sénat.

Faute de ne pouvoir examiner la loi de finances de l'État, les députés tout comme les sénateurs plancheront sur les autres affaires inscrites à la présente session.

À l'assemblée, cela portera entre autres affaires, sur l'examen et l'adoption du règlement intérieur du parlement réuni en congrès, et le projet de budget de l'assemblée nationale exercice 2018.

Bertrand BOUKAKA