Congo : Des fortunes diverses pour les ministres sortis du gouvernement

La nouvelle équipe équipe gouvernementale mise en place au Congo a vu la reconduction de la presque quasi totalité des membres de l'équipe sortante. Sept ont perdu leur fauteuil. Trois d'entre-eux ont déjà retrouvé le sourire. Pour les quatre autres, les lendemains continuent de déchanter et c'est encore la soupe à la grimace.

Au Congo, la période comprise entre la démission du gouvernement et la nomination de la nouvelle équipe a toujours été marquée par des moments d'incertitude pour les ministres sortants, quant à leur reconduction dans la nouvelle équipe.

La légende raconte qu'en cette période, les charlatans et autres féticheurs de renom, faisaient naguère l'essentiel de leur chiffre d'affaire. Nuitamment, ils étaient consultés par les ministres sortants pour s'attirer les faveurs du président de la république ou du premier ministre, de même par les aspirants ministres, pour les mêmes raisons.

Depuis, les choses ont changé, le choix des ministres est dicté par des motivations très peu influencées par les prouesses des marabouts.

Quoi qu'il en soit, sortir du gouvernement est pour de nombreux ministres et leurs familles, l'effondrement du monde dans lequel il ont vécu au long des ans, déconnectés du reste de la société, de par les avantages et la considération qui se rattachaient à leur statut. C'est le deuil.

« Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras », dit l'adage. Portés au bureau de l'assemblée nationale avant même la publication de la nouvelle équipe gouvernementale, Léon Alfred Opimbat et Carrel Mottom Mamoni auront attendu sereins, leur sortie du gouvernement.

Élu deuxième personnalité de l'assemblée nationale, Alfred Opimbat a pris du galon

De même pour Euloge Landry Kolelas, nommé par décret, haut commissaire chargé de la réinsertion des ex combattants auprès du cabinet de chef de l'État, avec rang de ministre, quelques minutes avant la publication du gouvernement dont il savait qu'il ne faisait plus partie.

Euloge Landry Kolelas nommé haut commissaire. On le dit "sauvé par le gong"

Les recalés attendront d'être « appelés à d'autres fonctions », à moins de regagner leurs administrations d'origine, avec tout au moins le titre de ministre qui leur collera à la peau.

Qui sait, peut-être rebondiront-ils un jour ailleurs, Alain Akouala Atipault en a déjà fait l'expérience, aussi a t-il relativisé son départ du gouvernement qu'il a accueilli avec circonspection.

Bertrand BOUKAKA