Congo : Les députés de la 13ème législature contraints au régime sec

L’Assemblée nationale, comme les autres Institutions de la République du Congo, est confrontée à des sérieux problèmes de financements. Les sessions et les émoluments ne sont plus payés y compris les salaires de tout son personnel et collaborateurs depuis trois mois.

Très en colère, plusieurs députés ont boycotté la plénière du mercredi 9 août dernier. Nombreux des absents, selon les dires de leurs collègues, seraient, soi-disant, bloqués dans leurs circonscriptions depuis les élections législatives du 16 juillet dernier, faute d’argent pour rentrer à Brazzaville. Une belle excuse et une très bonne astuce pour justifier le boycott de la plénière.

Seuls 55 députés étaient présents sur 139 que compte l’assemblée nationale. Faute de quorum fixé à 70 présents par le règlement intérieur, la séance plénière a été reportée au vendredi 11 août 2017.

Le climat dans la salle était à la désolation et à la tristesse. Prévue à 10h, la plénière a été finalement annulée à 12h. Trois membres du gouvernement étaient présents dans la salle d’attente pour défendre les projets de loi concernant leurs départements ministériels. Il s’agit de Thierry Lézin Moungalla, Juste-Léon Ibombo et Digne Elvis Tsalissan-Okombi.

Les affaires en examen devraient porter sur la création de 10 tribunaux d’instance à Kayes (Bouenza), Louingui (Pool), Lissanga (île Mbamou), Mayéyé (Lékoumou), Madingo-Kayes (Kouilou) Mbon (Plateaux), Kimba (Pool), Tchiamba-Nzassi (Pointe-Noire); Mbindjo (Sangha).

Outre ces projets de loi, il y avait, aussi, ceux autorisant la ratification de l’accord d’emprunt d’Etat à conditions favorables conclu entre le gouvernement de la République du Congo et la Banque d’import-export de Chine portant sur le projet de passage de la télévision nationale de l’analogique au numérique et l’accord entre le gouvernement de la République du Congo et le gouvernement de la République Française relatif aux services aériens.

On rappelle que les députés avaient renoncé à participer à la conférence des présidents le 26 mai dernier, sans la présence du Premier ministre qui, selon certaines informations, avait chargé son ministre délégué, Digne Elvis Tsalissan-Okombi, de le représenter.

Aux jeux des présidents des commissions permanentes, des groupes parlementaires et des membres du bureau de l’assemblée nationale, il était hors de question que cette conférence se tienne sans la présence du premier ministre. Le vrai problème pour eux était de l’avoir en face, comme il est de tradition lors des conférences des présidents, non seulement pour fixer l’ordre du jour, mais surtout évoquer avec lui, ce qui, pour eux, constituait un préalable: le paiement des primes ordinaires et extraordinaires, ainsi que leurs émoluments.

Finalement, le Premier ministre avait dû faire venir le ministre des finances, du budget et du portefeuille public, Calixte Ganongo. Il a donné des garanties aux députés qui ne veulent pas terminer leur mandature avec des primes impayées.Comme quoi, "les bons comptes font les bons amis".

Germaine Mapanga