Les congolais élisent leurs députés ce dimanche

Nouvelle République, nouvelle Assemblée nationale. Les quelque 2 millions d’électeurs congolais sont appelés à voter ce dimanche 16 juillet leurs 151 députés avec, en toile de fond, une crise économique et sociale profonde et le désintérêt manifesté pour la campagne électorale qui a fini par laisser présager une participation historiquement basse.

Lors du scrutin présidentiel de mars 2016, le corps électoral était constitué de 2 111 346 électeurs. Une année plus tard, on en compte 2 221 596 après la mise à jour du fichier, soit 110 250 électeurs de plus. Ce qui représente une progression de 5,2 %.

Sur le papier, 4 386 bureaux de vote sont établis sur toute l’étendue du territoire national et ils sont ouverts de 7h à 18h pour ces scrutins législatif et local, couplés pour la première fois.

En revanche, ces élections sont reportées dans 8 des 14 circonscriptions du département du Pool (sud) en raison de l'insécurité et du déplacement massif des populations.

«Le vote, dans ces localités, malheureusement, n’aura pas lieu en raison de ce que nous avons pu y constater des mouvements importants de populations déplacées. Nous rendons compte de cela dans les termes qui conviennent et dans un rapport circonstancié au gouvernement », a expliqué Henri Bouka, président de la Commission électorale indépendante.

Dans le reste du pays, 81 319 candidats sont en lice sur 1 189 listes pour les locales qui se déroulent à un tour. 1 158 sièges sont à pourvoir.

Les législatives se jouent à deux tours en revanche. Suite au nouveau découpage électoral, 151 circonscriptions sont en jeu. 711 candidats se disputent les sièges de la future Assemblée nationale, dont près des trois quarts sont considérés comme proches de la majorité présidentielle.

En tout, plus de 33 000 agents électoraux ont été mobilisés.

La date du second tour n'a pas été fixée pour le moment. Elle le sera une fois que les résultats officiels du premier tour auront été validés et proclamés, explique une source gouvernementale. Probablement en fin de semaine prochaine.

Pour les autorités, ces élections doivent « finaliser l'installation de la nouvelle République » instaurée par le référendum de 2015.

L'autre bataille qui se joue, c'est celle pour le nouveau poste de chef de l'opposition, créé par la nouvelle Constitution, puisqu'il reviendra à la principale force d'opposition de la future Assemblée.

Par pragmatisme ou à cause du coût élevé de la caution électorale (1 500 000 franc CFA), plusieurs partis et structures politiques n’ont pas pu aligner de candidats dans toutes les circonscriptions électorales.

Seul le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) a « presque fait le plein » de candidats à travers le pays.

L’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), principale formation de l’opposition dite « républicaine », à avoir un groupe parlementaire dans l'actuelle Assemblée n’a pu, elle, investir que 43 candidats.

La campagne électorale s'est déroulée sans heurts notables.

A signaler, tout de même, cette tension dans la circonscription électorale de Kellé dans la Cuvette ouest (nord-ouest du pays). Samedi soir, plusieurs centaines des jeunes électeurs ont convergé vers la résidence du sous-préfet, qui est le président local de la commission d'organisation des élections.

Ils lui reprochaient d'avoir publié une liste de responsables des 45 bureaux de vote du secteur constituée uniquement de représentants du Parti congolais du travail, le parti au pouvoir.

Les six autres candidats, tous des indépendants, exigent une représentation plus équilibrée et menacent de bloquer le vote ce dimanche qui se déroule sous haute surveillance policière.

On signale également un camion bélier du cortège de l’opposant Brice Parfait Kolélas, de retour de Kinkala pour la campagne électorale pour les législatives de ce dimanche 16 juillet, a fait un accident au quartier Madibou à Brazzaville. Bilan, six morts et de nombreux blessés dont certains seraient dans un état grave.

Germaine Mapanga