Congo – Législatives 2017 : La diversité politique presque absente du débat

Le PCT a le vent en poupe, cela ne fait aucun doute, au regard des forces en présence sur le terrain, battant campagne pour les législatives.

Un trop-plein de la présence des candidats du PCT et des partis de la majorité, c'est ce qui se lit sur le terrain et dans les médias, pour une campagne électorale démarrée le 1er juillet dernier.

Le cortège de Ines N. Ingani arpente en grandes pompes le Boulevard Alfred Raoul

En dehors de quelques indépendants à la présence timide et qui peinent à se faire entendre, tout indique que les choses sont presque jouées à l'avance pour de nombreux candidats à la bannière rouge.

Un fait est au moins constant, beaucoup de partis de l'opposition ont « jeté l'éponge », déséquilibrant de facto le débat d'idées, vidant de surcroît l'élection de la magie du suspens qui l'entoure de tout temps et lui confère un caractère presque sacré.

Nombreux de ceux qui auraient pu se lancer dans la « compétition » ont été freinés par le prix élevé des frais de candidature. 1.500000 francs CFA, ça « dégouline de graisse », en ces temps de vaches maigres.

D'autres partis qui se sont « saignés à blanc » pour aligner des candidats au moins dans les fiefs qui leurs sont favorables, se retrouvent carrément à court d'argent pour battre campagne. D'où la rumeur selon laquelle le PCT n'aurait pas cassé sa tirelire, pour candidater ses membres, mais aurait plutôt puisé dans le trésor public. C'est de bonne guerre que de l'entendre, pour un parti au pouvoir, surtout en période électorale.

Julien Missamou indépendant. Presque battu à la "foulomètre", faute de "moyens"

D'autres encore ont été invalidés et leurs recours semblent classés sans suites, la campagne ayant déjà démarrée.

Dans certaines circonscriptions, des candidats de la majorité se retrouvent seuls, sans adversaire, même pour la forme. Ceux-ci sont d'office élus par manque d'adversaire, quel que soit le score. Une victoire « sans gloire » tout de même parce que exempte du risque du « péril » de la compétition.

Que dire du département du Pool qui désormais vit une situation sociale et administrative à la carte, indexée sur les zones de paix ou de tensions. Votera ou ne votera t-on pas, on s'achemine vers une partition de fait du département, avec un Pool-nord où la vie continu son train-train et un un Pool-sud où tout est presque à l'arrêt.

De tout ceci, il résulte que le cru législatif de 2017 aura quelque chose de spécial. Mais, c'est aussi cela, l'absurdité de l'expression démocratique qui se résume bien souvent en une variante arithmétique et consacre l'expression de la majorité.

Bertrand BOUKAKA