Congo – Législatives : Retraite anticipée pour Pierre Ngolo

Privé d'investiture aux législatives dans la circonscription de Ouenzé 1 dans laquelle il comptait se représenter, le secrétaire général par intérim du Parti Congolais du Travail voit soudain son ciel politique s'obscurcir. Et si ce désaveu sonnait pour lui, le glas d'une mise à la retraite dans les règles ?

Pierre Ngolo ne prendra pas part aux prochaines législatives. Il a été remplacé par Massa Maixent. Ainsi en ont décidé les « hautes » instances du Parti Congolais du Travail qui par cet acte, dépouillent de facto le secrétaire général par intérim du PCT, (le titulaire étant le président Sassou) de son mandat de chef de file de la majorité.

Investitures du PCT. Marqué d'un point, Ouenzé 1 est attribué à Massa Maixent

De nombreux observateurs de la vie politique congolaise anticipaient déjà sur les ennuis futurs de Pierre Ngolo.

Nous même, titrions en avril dernier : « Investitures au PCT, Pierre Ngolo serait-il sur un siège éjectable ? »

Le positionnement de Juste Mondélé secrétaire général du Club 2002 PUR, doublé de conseiller du chef de l'État, dans la circonscription de Ouenzé 1 aurait dû attirer l'attention de Pierre Ngolo sur le fait qu'il devenait quasiment indésirable. Car, comment envisager que Juste Mondélé vienne impunément défier le candidat du parti du président dans son jardin de toujours, si le conseiller n'a pas été adoubé, sinon conforté dans sa démarche par son patron.

La non investiture de Pierre Ngolo ressemble à s'y méprendre à une purge. Une façon de déshabiller « saint Pierre » pour habiller « saint Juste ». Et ce ne sont pas ses anciens mandants qui verseront une larme sur son sort. Bien au contraire !

Ayant bénéficié du dernier mandat de député sans élection, événements du 4 mars obligent, Pierre Ngolo est resté déconnecté de sa base, alors que celle-ci avait le plus besoin de lui.

Sa circonscription électorale avait été l'une des plus touchées par les événements du 4 mars. Pourtant, Pierre Ngolo se distingua vis à vis de ces populations meurtries par une désinvolture qui frisait l'indécence. De nombreux électeurs jurèrent ne plus voter pour lui.

Même en leader de la majorité, Pierre Ngolo a multiplié autant de maladresses que des approximations et surtout une incapacité à assurer le "service après vente" des mesures politiques prises par le gouvernement, même quand celles-ci étaient battuent en brêche par l'opposition. En un mot, il a été en panne d'idées et surtout pas à la hauteur des qualités de meneur d'hommes que l'on attendait de lui, à l'instar de Isidore Mvouba son prédécesseur à la tête du parti.

Ancien professeur de philosophie, l'homme va désormais cogiter sur « la dialectique de l'absurde ».

Ancien « protégé » de Gabriel Oba Apounou dont il s'est déconnecté depuis bien longtemps déjà, Pierre Ngolo paie sans doutes les fruits de son incompétence dans l'animation de l'appareil politique dont il avait la charge.

C'est aussi cela la Rupture, écarter ceux dont le rendement n'est pas à la hauteur des attentes.

De bon augure pour Désiré Juste Mondélé qui a désormais un boulevard devant lui, à Ouenzé 1.

Bertrand BOUKAKA