Congo – Législatives 2017 : Le « million cinq cent mille » refrénerait-il les ambitions ?

Un million cinq cent mille (1.500.000) francs CFA, pour les candidats à la députation, contre cinq cent mille (500.000) pour les postulants aux conseils départementaux et municipaux, par ces temps de vaches maigres, la caution exigée par le ministère de l'intérieur a de quoi dissuader plus d'un candidat à se lancer dans la course à hémicycle.

La campagne de dépôt des dossiers de candidatures à la députation et aux conseils départementaux et municipaux a été lancée le 31 mai et on ne se bouscule toujours pas au portillon de la Direction des affaires électorales, pour le dépôt des dossiers.

Même si la date pour candidater coure jusqu'au 10 juin, beaucoup de potentiels impétrants trouvent les sommes exigées excessives, pour une assemblée qui se veut représentative du peuple.

Dans de nombreux partis d'opposition ou chez des individualités de la société civile, on dénonce un critère sélectif qui n'épouse pas les contours de la démocratie, car « on veut fabriquer une assemblée de riches ou de ceux qui piocheraient dans les caisses de l'état pour donner sans regarder ».

Le ressentiment est grand, d'autant plus que la caution est non remboursable en cas d'échec.

Le coordonnateur du Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel, Clément Mierassa qui est également président du Parti social démocrate congolais (PSDC) est allé jusqu'à dénoncer une « mauvaise gouvernance électorale » consistant à faire échouer les principaux candidats de l’opposition.

« Pour déposer la candidature, il faut verser 1,5 million de francs CFA, en plus amasser l’argent pour battre campagne, sans compter toute l’énergie possible pour vous adresser aux potentiels électeurs. À la fin, c’est une élection volée. Pourquoi faut-il y aller », a t-il critiqué.

Reste que jusqu'au 10 juin, la DGAE aura engrangé suffisamment de candidatures pour une élection devant pourvoir en élus tous les sièges de l'assemblée ainsi que ceux des conseils municipaux et départementaux.

Tous passeront à la caisse. Une chose est au moins sûre, personne ne leur demandera la provenance de leur argent.

Bertrand BOUKAKA