Congo – Pool : La situation sécuritaire objet de sérieuses inquiétudes

Des bus assurant le transport entre Brazzaville et Pointe-Noire ont été attaqués puis incendiés, les voyageurs détroussés, avec mort d'hommes, vendredi dernier dans le département du Pool. Ce drame qui n'est pas le tout premier pose une fois de plus le problème de la situation sécuritaire du département du Pool.

Entre les discours officiels et les témoignages relayés par les populations en contact avec la situation qui prévaut dans le département du Pool, de nombreux points de divergences subsistent, qu'il apparaît parfois difficile de cerner la réalité du terrain.

De nombreuses personnalités, notamment ecclésiastiques ou de la société civile ont attiré l'attention sur ce qu'un drame à grande échelle se nouerait dans le département du Pool.

Même si les autorités parlent d' « un conflit asymétrique », un fait est cependant constant, de milliers de personnes, notamment les populations du Pool, celles des départements voisins ou encore celles désireuses de traverser le Pool sont désormais otages d'un conflit qui les dépassent.

À l'intérieur du Pool, dans les zones dites de conflits, les populations civiles se voient leurs marges de manœuvres du quotidien restreintes et les libertés de mouvements réduites par un confinement qui relève de deux ordres. D'une part, les activités hors du village leur font courir le risque d'être confrontés aux ninjas, à défaut d'autre part, d'en être assimilés par la Force publique. Cela a pour incidence, le dépérissement des populations privées de tout, avec des risques humanitaires dramatiques qui se profilent.

Depuis quelques jours, une véritable guerre de mouvements fait échos aux attaques de positions ou escarmouches signalées de ci de là, au point que pas une seule sous-préfecture de la zone sud du Pool n'est désormais jugée sûre.

Goma Tsé-Tsé, Mayama, Kindamba, Vindza, Mindouli ou bien d'autres villages de ladite zone n'inspirent point à la quiétude, de l'avis des populations soumises à un exode devenu endémique, du fait des troubles récurrents.

Il est bien vrai que l'armée se veut « la grande muette ». Mais le mutisme désormais affiché par la force publique crée plutôt l'angoisse et n'est pas de nature à conforter les populations.

Alors que les déplacements par avion sont assez onéreux, les bienfaits de la route Brazzaville-Pointe-Noire en matière de libre circulation de personnes et des biens s'en trouvent quelque peu compromis par l'insécurité grandissante dans la traversée du Pool.

Comment dans ces conditions, envisager sereinement la tenue des examens d'état dans ce département, avec le déplacement des membres du jury. De même, comment l'administration électorale pourra t-elle s'y déployer, en vue des législatives. Comment les candidats aux législatives pourront-ils sillonner le Pool, voire le traverser pour battre campagne, avec zéro risque.

Autant de questions, pour beaucoup d'incertitudes.

Vivement la solution, mais comment ?

Bertrand BOUKAKA