Congo – Législatives 2017 : Des incertitudes subsistent

Le gouvernement de la république du Congo a lancé il y a quelques jours, l'opération de révision de liste électorales et d’enrôlement pour les primo votants. Partout, la tendance semble ne pas être à l'engouement pour lesdites opérations.

Les élections législatives couplées aux locales sont prévues pour le 16 juillet prochain. Prélude au vote à proprement parler, les opérations techniques ont démarré sur l'ensemble du territoire, afin de procéder à la mise à jour matricielle des listes électorales.

La nouveauté 2017, c'est la concentration des points de révision dans les sièges d'arrondissements, préfectures et sous-préfectures. Des administrations bien souvent excentrées des lieux d'habitations des populations, surtout dans les villages.

Cette disposition, sans doute due aux raisons économiques, n'est pas de nature à encourager l'affluence pour des opérations qui le cas échéant, exigent que l'on débourse davantage pour le transport.

Conséquence manifeste, les centres sont désertés. Ce manque d'attrait aux opérations préliminaires préfigure une abstention qui pourrait atteindre des records.

D'autre part, en dépit des concertations politiques récurrentes, une fois encore, toute la classe politique ne parle pas de la même voix. Une cacophonie démobilisatrice pour les militants, donc potentiels électeurs de ceux qui sont dans l'expectative.

Enfin, il y a la situation dans le département du Pool dont les populations sont sur les routes de l'exode, du fait des troubles en cours. Malgré toute la bonne volonté affichée par les organisateurs de l'élection il est peu probable que des opérations de vote s'y déroulent. Même les localités non touchées ont quasiment été désertées par leurs habitants.

Ce climat est ressenti à la périphérie sud de Brazzaville où les mouvements engendrés par les escarmouches entre la Force publique et les ninjas nsiloulou, ont fini par décider certaines personnes à trouver refuge dans des quartiers jugés plus sûr.

La campagne électorale risque d'être elle aussi, un moment de grandes incertitudes sécuritaires, surtout avec les concentrations humaines qu'elle engendre.

Autant d'aléas, pour une élection qui s'annonce comme celle de tous les dangers...

Bertrand BOUKAKA