Congo – Législatives : PCT, l'heure des choix cornéliens

La dernière rencontre des membres du Parti Congolais du Travail a entre autres points, abordé la question des législatives. À l'heure des investitures qui est aussi celle du choix des personnes, la discipline du parti semble s'émousser.

Les instances dirigeantes du Parti Congolais du Travail ont été claires, en attirant l'attention de ceux des membres qui seraient tentés de se présenter en indépendants ou de faire ombrage à un candidat investi par le Parti, dans une circonscription donnée. Les sanctions seraient immédiates.

Même si cela dénote de la discipline du parti et des textes qui le régissent, il va s'en dire que cette mise en garde semble contre-productive.

Alors que la commission d'investiture n'a pas encore planché sur l'attribution des circonscriptions, de nombreux membres, notamment des jeunes ont marqué leur positionnement sur des circonscriptions données, même si les députés élus aspirent à se représenter.

Ces membres actifs, au contact quotidien avec la base sont du reste soutenus par celle-ci.

À Brazzaville ou Pointe-Noire, les militants du PCT veulent acter leur propre choix, pour des personnes qui leur ont de tout temps été proche, dans la joie comme dans le malheur. Cet argument est de poids.

Parmi les désavoués, le secrétaire général Pierre Ngolo est cité pour être en désamour avec la base. Même s'il y effectue de temps en temps de timides descentes, beaucoup lui reprochent son manque de tact dans la gestion des événements dit du 4 mars.

Alors que ceux de sa base militante étaient exclusivement touchés, l'homme a été quasiment absent de tout, sans réelle initiative d'assistance auprès des sinistrés qui se sont vus sans interlocuteur politique. De cette attitude désinvolte, les militants gardent une dent et ils veulent que « ça change ».

Les observateurs attendent de voir de quoi sera fait demain, car malgré la mise en garde, les « jeunes loups du PCT » sont bien décidés à entrer en compétition, envers et contre tous, quitte à rappeler à Pierre Ngolo un slogan qu'il n'a pas oublié : « le présent est à la lutte, l'avenir est à nous ». Pour ces jeunes, le temps de prendre en main l'avenir a sonné, n'en déplaise aux inamovibles caciques. C'est aussi cela, la RUPTURE.

Bertrand BOUKAKA