Congo : Les conditions de vie dans l'univers carcéral fortement décriées

Au Congo-Brazzaville, les opposants s’inquiètent des conditions de détention jugées trop "dures" pour leurs collègues incarcérés depuis des mois sans procès. Si les ONG locales dénoncent des conditions "horribles, le gouvernement assure que les prisonniers ont le minimum lié à leur statut.

Depuis la mort en prison du colonel Marcel Ntsourou, l’opinion s’interroge sur les conditions de détention des acteurs politiques dans les maisons d’arrêt.

Pour l’opposant Paul Marie Mpouélé, incarcéré pendant six mois en 2012, ces lieux de détentions sont de véritables mouroirs, "surtout concernant les conditions sanitaires". Le jeune opposant s’est dit ne pas être étonné "quand il y a des cas de décès dans nos prisons".

Le président d’une ONG locale, l’ADHUC, travaillant dans l’univers carcéral, confirme la situation. Loamba Moke décrit les prisons congolaises comme des lieux de punition et non de correction. "A la maison d’arrêt de Brazzaville, on y trouve les conditions les plus horribles. Elle a été construite pour accueillir 250 détenus. Aujourd’hui, ils sont plus de 1.000", indique-t-il.

Ces ONG dénoncent régulièrement la surpopulation carcérale à la maison d’arrêt de Brazzaville, construite en 1943. Les anciens détenus affirment que la vie y côtoie la mort.

Quant aux personnalités politiques détenus, l’opposant Clément Mierassa explique être "très inquiets par leurs conditions de détention", appelant les autorités à considérer les droits des détenus politiques.

Pour le ministre de la Communication et des médias, Thierry Moungalla, les prisonniers bénéficient du minimum lié à leur statut.

"Des organisations internationales qui nous tapent dessus pondent des rapports à des milliers de kilomètres à Dakar, à Paris ou à Londres, mais sans connaître la réalité. L’administration pénitentiaire au Congo est humaine et comprend les problèmes des prisonniers", a déclaré le ministre, en répondant à Amnesty International qui a récemment dénoncé dans un rapport de dures conditions des prisonniers.

Bertrand Boukaka/ Source VOA