Mort du Colonel Marcel Ntsourou : L'OCDH demande « une enquête indépendante »

L'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH), par la voix de son directeur Trésor Nzila, déplore « les circonstances troubles » dans lesquelles selon lui le colonel Ntsourou est décédé et réclame une «enquête indépendante ».

«Il faut qu'il y ait une expertise médicale et une enquête indépendante pour faire la lumière sur son décès. Les conditions de détention dans la quasi-totalité des prisons du Congo sont très mauvaises. Quand il a été arrêté il était en bonne santé. Sa santé s'est dégradée après son emprisonnement puisqu'il y avait déjà des alertes par ses avocats, ses proches. A première vue, ce décès peut être une suite de mauvaises conditions de détention. Sans pour autant accuser qui que ce soit, nous pensons qu'une enquête indépendante permettra de lever le doute », a déclaré Trésor Nzila sur RFI.

« La situation de Marcel Ntsourou n'est qu'un cas de plus, nous enregistrons des décès en cascade dans nos prisons. D'autres prisonniers auraient déjà dû être jugés et sont encore en prison, mais la justice est incapable de les juger, ils sont en situation de détention arbitraire, leur état de santé se dégrade. Dons nous pensons que le décès de Ntsourou doit interpeller les autorités pour humaniser les prisons et libérer les détenus malades et organiser des procès pour ceux qui sont en attente », a-t-il ajouté.

Le directeur de l'OCDH trouve par ailleurs « regrettable » la mort de cet homme qu'il considérait comme un « témoin important » dans l'affaire du massacre présumé du Beach.

En juillet 2013, avant son incarcération, Marcel Ntsourou avait assuré au cours d'une interview à RFI détenir des informations apportant la preuve de l'implication de la plus haute hiérarchie militaire dans cette affaire.

Le procureur de la République, André Ngakala Oko a ordonné à la police judiciaire d’ouvrir une enquête et de procéder, notamment dans l’immédiat, à l’audition de Franck Mbani, le neveu du colonel Marcel Ntsourou, qui partageait avec lui une même cellule depuis plus d’un an.

Selon le directeur central du service de santé des armées, Pascal Ibata, le corps du colonel Marcel Ntsourou ne présentait aucune lésion externe apparente. Cliniquement, son décès a été constaté suite à un arrêt cardio-respiratoire.

Edwige KISSINGER