«Toute personne incapable de faire un compromis, est inutile pour la Démocratie», avait tranché l’écrivain congolais Michel-Innocent Peya / C-News RDC

La littérature ancienne nous renseigne que la notion du compromis ne date pas de nos jours. Ses origines lointaines ne sont pas déterminables avec précision. Cependant, quand on parcourt les théories de la création de l’Etat de Thomas Hobbes de John Locke et de Jean-Jacques Rousseau sur le CONTRAT SOCIAL, on sent malgré les nuances différentielles, qu’ils expriment dans la manière de conclure ce contrat, que l’idée du compromis y transpire.

Du contrat social au Leviethan en passant par le souverain de John Lock, les prémisses sont les mêmes ; au départ, c’est l’état de la nature où règne la jungle et la loi du plus fort. Pour y remédier, chacun devrait consentir des concessions à ses propres droits et libertés pour se soumettre à un ordre commun. À ce niveau, les constructions ont été plus théoriques et métaphoriques qu’empiriques. Ce sont les auteurs modernes qui ont assis la notion en spécifiant ses contours et ses frontières. Parmi ces écrivains, notre rédaction a choisi de vous proposer l’analyse du compromis selon le chercheur congolais de Brazzaville, Michel Innocent PEYA qui s’est illustré, ces trois dernières années, par des grandes campagnes, tel un Évangéliste, à l’échelle mondiale, sur la démocratie à l’Africaine. Ce qui nous a intéressé dans la campagne qu’il mène (spots radio-télévisés, émissions élaborées, conférences-débats, épisodes télévisés, distributions gratuites de ses ouvrages), c’est la place de choix qu’il accorde au dialogue, aux concertations, aux consensus dans le but de trouver un compromis pour résoudre les conflits, les tensions et les crises qui déchirent l’Afrique et minent tous les efforts du développement.

Dans l’un de ces ouvrages « Démocratie à l’Africaine : « Osambe ou Kinzonzi, la vie ou la mort des Etats », auquel nous avons eu accès, Monsieur PEYA fait savoir : « le compromis permet en effet de situer et de contenir les divergences dans des « forums d’expression », c’est-à-dire dans des arènes publiques de négociation et de discussion qui favorisent la mise en mots des différends, contribuent à l’émergence d’un accord temporaire avec autrui et avec soi, sans renoncer au partage de principes communs ». De ce fait, il insiste à la page 203 du même ouvrage que l’éthique du compromis est au cœur même de l’existence en Afrique. Aucun problème ne peut être et ne doit demeurer insoluble au sortir d’un dialogue. S’inspirant de la pensée de ce puissant chercheur africain, dont les écrits sont au rendez-vous des événements actuels du continent, notre rédaction voudrait interpeller nos frères et sœurs, actuellement en négociations directes pour un accord inclusif que, dans le contexte de pluralisme politique comme celui de la RDC, il incombe à la réflexion de promouvoir une analyse susceptible de poser les fondements du vivre-ensemble qui, tout en respectant les différences, préserve l’unité d’un monde commun.

C’est dans cette perspective que Michel Innocent PEYA, dans une de vidéo lors de sa conférence au Capitol à Washington aux USA, plaidant en faveur de la démocratie africaine au sommet des Chefs d’États d’Afrique et de la société civile comme la voie obligée pour la stabilité de l’Afrique, déclarait « la vie quotidienne en Afrique est fondée sur l’argument du compromis ». Dans cette perspective, nous considérons, disait-il, le compromis comme une construction qui émerge dans le cours de l’action et prend forme au sein d’un espace public commun, pour apporter des solutions à des désaccords entre des individus ou des groupes sociaux.

Quel est alors le type de compromis susceptible d’apaiser les tensions actuelles qui menacent la paix et la stabilité en RDC ? Michel Innocent PEYA répond à la page 232 de son ouvrage sur la démocratie à l’africaine que « l’Afrique a grandement besoin d’une forme de gestion qui associe toutes les couches de la société (jeunes, femmes, vieux, diaspora, …) à la gestion des affaires publiques pour apaiser les tensions, les crises et les conflits qui persistent depuis plusieurs décennies ». Donc, en RDC les différents protagonistes doivent avoir présent à l’esprit que toute solution à laquelle les différents forces sociopolitiques ne sont pas associées regorge en son sein le germe d’un éternel recommencement. Que la sagesse africaine, définie et défendue par Michel PEYA, écrivain congolais à la pointe de l’actualité, inspire les réflexions et commande un compromis pour l’intérêt général.

Samuel MBUTA /source C-News - RDC