Congo - Sécurité: De nombreux jeunes dénoncent une pseudo opération de police baptisée ''défaut de face''

Défaut de face, défaut de cheveux ou défaut d'accoutrement, de nombreux jeunes seraient interpellés par la force publique au motif que leur posture les assimile aux ninjas nsiloulou du pasteur Ntoumi.

Excès de zèle ou ordre de la hiérarchie, à Brazzaville et à Pointe-Noire, selon de nombreux témoignages dignes de foi, il est désormais courant que des éléments de la force publique en patrouille interpellent un jeune homme en guenilles, d'une musculature imposante ou présentant une coiffure rasta.

C'est ce qui est arrivé à ce footballeur interpellé par la police, mardi 15 novembre vers 16h, pour sa coupe de cheveux rasta. La scène s’est passée à Pointe-Noire.

L’infortuné se rendait à l’entraînement quotidien de son équipe, muni de son sac d’équipements.

«Ils m’ont menacé et traité de bandit, à cause de ma coupe de cheveux. Ensuite, ils m’ont demandé de me mettre à genoux en pleine route. Leur chef a ordonné qu’on me frappe, mais l’un d’eux a dit que j’étais un joueur et qu’il ne voyait pas pourquoi me faire du mal», a témoigné ce joueur, qui évolue dans Munisport de Pointe-Noire, une équipe naguère en Ligue 1 mais reléguée en division inférieure, à l’issue du championnat national d’élite du Congo.

Il y a quelques jours, des élus du département du Pool réunis pour débattre de la situation qui prévaut dans la région et en dégager des voies de solution, avaient attiré l'attention du ministre Isidore Mvouba, président du comité de suivi de la municipalisation dudit département sur ce que dans les quartiers périphériques de Brazzaville les forces de sécurité traqueraient toutes les personnes, surtout les jeunes qui présenteraient un « défaut de face », créant ainsi une espèce de peur dans les milieux des jeunes comme dans les quartiers de Nganga Lingolo à la sortie sud de Brazzaville et Cité des 17 à l’ouest de la ville.

Une attitude condamnée aussi bien que celle qui consiste à lier tous les ressortissants du Pool au Pasteur Ntoumi. 

Défaut de cheveux, on rase gratis manu mititari

Dans les milieux de la force publique, on ne confirme ni ne récuse cette pratique qui croit-on savoir serait le fait de l'excès de zèle de quelques commandants d'unité.

Bertrand BOUKAKA