Congo - Situation du Pool : Les évêques invitent l’État à plus de responsabilités

Réunie en assemblée plénière du 10 au 16 octobre à Brazzaville, la Conférence épiscopale du Congo (CEC), a rendu public un message dans lequel elle se dit préoccupée par la situation politique et sécuritaire dans le pays.

Cette 45e assemblée plénière s'est tenue sous le thème : « La paix est un don de Dieu unique. Croyants, chrétiens ou musulmans, consolidons ce don au Congo-Brazzaville et dans nos communautés à travers le dialogue ».

Au cours de leurs assises, les évêques du Congo ont entre autres sujets, axé leur discussions sur la paix qui est menacée dans le pays.

La clôture desdits travaux est intervenue dimanche par une messe en la Basilique Sainte-Anne du Congo. La messe dite par le président de la CEC, Mgr Daniel Mizonzo, a été ponctuée par la remise à la conférence de la lettre de créance du nouveau Nonce apostolique au Congo et au Gabon, Mgr Francesco Escalante Molina.

Présent au début de l'office, le Premier ministre, Clément Mouamba, a quitté la messe avant la publication de la déclaration des évêques. Dans cette déclaration, la conférence des évêques du Congo invite l'État à prendre ses responsabilité en privilégiant les vertus du dialogue.

« Nous, Évêques du Congo, vous rappelons que le dialogue véritable constitue la pierre angulaire de toute vraie démocratie. Nous demandons vivement à nos responsables politiques d’œuvrer dans ce sens, en vue du retour définitif de la paix au Congo en général et dans le Pool en particulier. Que l’État prenne ses responsabilités de garant de la paix et de l’unité nationale », ont-ils déclaré.

Les évêques se sont, par ailleurs, dits préoccupés par « la présence en prison de certains leaders politiques, notamment les responsables de partis politiques, les candidats à l’élection présidentielle ainsi que leurs membres des équipes de campagne », estimant que cela constitue une souffrance insurmontable, non seulement pour leurs familles mais aussi pour tout Congolais épris de paix. 

Aussi, ont-ils formulé une recommandation à l'endroit du chef de l'État congolais: « Nous, Évêques du Congo, en cette année du jubilé extraordinaire de la miséricorde, demandons au président de la République, de libérer tous les prisonniers politiques non régulièrement jugés ».

En cette période sensible où les mots peuvent engendrer des maux, les évêques du Congo ont, dans la même déclaration, invité les journalistes à utiliser les médias à bon escient afin d’aider le peuple à s’informer, à se former et à connaître la vérité.

À l'endroit de la force publique, ils ont rappelé sa mission première consistant à garantir l’ordre social et à assurer la sécurité des citoyens.

S’adressant aux femmes et hommes de bonne volonté, les évêques leur ont rappelé l’exigence et l’impératif du dialogue dans la vie en société. Ces deux principes sont, ont-ils dit, un des gages de la paix véritable et durable dans un pays comme le Congo.

Benoît BIKINDOU