Congo – Justice : Maître Maurice Massengo Tiassé sous le coup d'un mandat d'arrêt

Maître Maurice Massengo Tiassé, deuxième vice président de la commission nationale des droits de l'homme au Congo-Brazzaville a maille à partir avec la justice de son pays.

Le ministre de la Justice et des droits humains, Pierre Mabiala, a fait injonction le 12 octobre à Brazzaville au procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville aux fins des poursuites judiciaires contre Maurice Massengo Tiassé.

Le ministre Pierre Mabiala a déclaré être en possession d'informations faisant état de détention illégale d’armes et de munitions de guerre, d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État et d’association de malfaiteurs par Maurice Massengo Tiassé, avocat et premier vice-président de la Commission nationale des droits de l’Homme.

Toujours d'après le ministre de la Justice, le susnommé serait parmi les complices de Frédéric Bintsamou alias pasteur Ntoumi, chef des miliciens ninjas auteurs d'actes crapuleux, barbares et terroristes dans le département du Pool, à l'origine de la mort de plusieurs personnes et de la destruction de biens publics et privés.

« La République du Congo ayant ratifié les Conventions internationales en matière de droits de l’Homme et signé des accords de coopération judiciaire, nul ne peut, après commission d’une infraction pénale, prétendre échapper à la rigueur de la loi. Au Congo, les standards internationaux, dont le tout premier est la justice, sont désormais mis en exergue », a commenté Pierre Mabiala.

Ces poursuites judiciaires à l'endroit de Maître Maurice Massengo Tiassé sont taxées de ''non sens'' par l'intéressé qui a aussitôt réagi, dénonçant « une machination politique sans fondement visant à le faire taire, parce que détenant des preuves compromettantes sur la situation en cours au Congo ».

Un observateur de la vie politique congolaise ne s'est pas empêché de dire : « le ministre Mabiala serait comme un arbitre dépassé par les événements, couvrant son incapacité par la distribution de cartons rouges à tout va. Après Alain Mabangou, c'est Massengo Tiassé qu'il poursuit. À ce rythme, il enverra tout le monde en prison ».

Maître Massengo Tiassé qui se dit sans ambage "homme des réseaux internationnaux", raconte souvent à qui veut l’entendre qu’il se ballade avec, en permanence, des grenades dans sa veste. « Quiconque me veut du mal explose avec moi  ». Ces « grenades judiciaires  » comme il les nomme seraient cachées en des lieux sûrs. C’est-à-dire à l’étranger.

Très proche du président Denis Sassou Nguesso à la chute du président Pascal Lissouba, maître Massengo Tiassé s'est au fil des ans petit à petit éloigné du président de la république vis à vis de qui il a eu un discours des plus acerbes, relayée par la radio Forum, un média couplé à une télévision qu'il animait à Brazzaville.

Depuis la survenue des événements du Pool, après ceux du 4 avril, Maître Massengo Tiassé n'a cessé de donner de la voix pour présenter ce qui serait la vérité de la situation « occultée » selon lui par le gouvernement sou-tendue en cela par une interview réalisée au téléphone avec le pasteur Ntoumi, depuis sa cachette du Pool. À la fin de cette interview, il exhortait Ntoumi « à tenir bon ».

Le 13 septembre dernier, Maitre Massengo-Tiassé qui désormais fait feu de tout bois, a assisté à l'ouverture de la 33e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Il avait auparavant adressé auprès dudit Conseil à Genève le 11 août 2016, un rapport supervisé par lui, en sa qualité de deuxième vice-président de la Commission nationale des droits de l'homme du Congo-Brazzaville, sur la situation des prisonniers politiques au Congo Brazzaville, avec en annexe la liste de 90 noms desdits prisonniers.

Arrielle KAMBISSY