Le pasteur Ntumi est peut-être isolé du monde, mais pas coupé du monde. L'homme bénéficie d'un dispositif de communication de pointe, une mallette satellitaire canadienne rechargée à l'énergie solaire. Il en use désormais.
Dans une interview accordée à RFI mercredi 5 octobre depuis sa cachette, le chef rebelle Frédéric Binsamou, alias pasteur Ntumi, nie sa responsabilité dans la dégradation de la situation dans le Pool. Il réclame un dialogue sous l'égide de la communauté internationale.
Sans s'établir dans une logique d'action et réaction, pour le pasteur Ntumi, « ce sont les bombardements qui contraignent les déportations des populations. Ce n’est pas les ex-combattants. »
Frédéric Binsamou ne nie pas des violences, mais parle d'« accrochages » avec l'armée. Il assure que si ses jeunes partisans ont repris les armes c'est en réponse à la violence d’État.
« Il faut que M. Sassou accepte le dialogue sous l’égide d'une institution internationale », exhorte le pasteur Ntumi.
Après les différentes attaques qui en moins d'une semaine ont occasionné 23 morts et de nombreux blessés, avec des destructions de matériels et des déplacements massifs des populations, la force publique s'est déployée en nombre dans le département du Pool, réduisant de facto les mouvements de guérilla des ninjas.
Désormais, la guerre des communiqués semble accompagner l'action armée du pasteur Ntumi qui en moins de 10 jours, a fait trois sorties médiatiques, pour justifier son action.
Arrielle KAMBISSY
