Congo Justice : Paulin Makaya enfin devant les juges

Le procès de l'opposant Paulin Makaya s'est ouvert lundi à Brazzaville. L'homme  est poursuivi pour incitation aux troubles à l’ordre public et à l’insurrection le 20 octobre 2015 pendant la campagne référendaire.

Placé en détention préventive depuis le 1er décembre 2015 à la Maison d’arrêt de Brazzaville, Paulin Makaya est jugé par la première chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Brazzaville.

Des trois chefs d’accusation qui lui étaient reprochés, notamment l’incitation aux troubles à l’ordre public, la détention illégale d’armes de guerre et de munitions, et la complicité en vue de provoquer des incendies, seul le premier a été retenu.

En cette journée inaugurale, après l’étape des procédures, les différentes parties sont entrées dans le vif du sujet car l’accusé a plaidé non-coupable. S’il reconnaît avoir participé à cette marche qu’il qualifie de pacifique, Paulin Makaya estime qu’il n’était pas question de troubler l’ordre public.

« C’était une marche pacifique pour demander au président Denis Sassou N’Guesso, de respecter la Constitution. Je me sens très à l'aise après plus de six mois de détention. L’opposition est pour le pouvoir le gendarme de la circulation dans un pays, elle conduit vers la victoire, le succès. Je suis un très grand démocrate, nous ne sommes pas dans  un État de droit, mais plutôt dans un État de chefferie », a indiqué le président de l’UPC.

La demande de la défense interjetée par Me Yvon Eric Ibouanga, consistant à la mise en liberté provisoire de Paulin Makaya a été rejetée par la première chambre présidée par Valérien Embenga.

Ce refus faisait suite à un réquisitoire du parquet général qui a estimé que les faits étaient d’une extrême gravité, même si la défense avait jugé que les délais de détention préventive fixés à six mois ont été dépassés.

Outre le cabinet de Me Ibouanga, l'accusé Paulin Makaya, dont les partisans avaient rempli la salle d’audience, est défendu par Me Hervé Ambroise Malonga. Les plaidoiries sont prévues pour le 27 juin prochain.

Bertrand BOUKAKA