Le 20 mars 2016 était un dimanche d'élections en Afrique

Un bulletin de vote est plus fort qu'une balle de fusil. Et on ne vote pas tant qu'on ne voit pas la cible. Et si elle est hors d'atteinte, on garde le bulletin dans la poche. Ainsi dit, le 20 mars 2016 était un dimanche d'élections sur le continent africain. Un « super dimanche » avec le second tour du scrutin présidentiel au Bénin et au Niger, le premier tour au Congo-Brazzaville et un référendum constitutionnel au Sénégal.

Rien qu'en 2016, seize scrutins présidentiels sont prévus au sud du Sahara.

Alors, est-ce la manifestation spectaculaire que la démocratie est bel et bien implantée en Afrique ?

Il s'agit en tout cas d'un signe que les temps ont changé, la démocratie est aujourd’hui entrée dans une phase de consolidation même si son pire ennemi reste toujours la télévision publique dont les programmes ne sont pas porteurs d’un projet cohérent de transmission de valeurs, se contentant bien souvent d’exalter les présidents sortants ou bien de construire un monde manichéen de « bons » et de « méchants », où tous les actes des bons, même les violences gratuites, deviennent moralement valables de par l’identité de leurs initiateurs.

On rappelle que depuis les années 1990, on vote de plus en plus, quasiment de manière frénétique en Afrique. La démocratie suscite des vocations et on se bouscule au portillon des palais présidentiels.

Cependant, il reste maintenant à traduire en acte les différents programmes de société des gagnants pour mieux stopper la pauvreté en Afrique.

Le président rwandais,  Paul Kagamé disait,  lors des Assemblées annuelles de la BAD au Maroc , que "tous les présidents africains ont toujours de bons projets de société. Mais les peuples africains souffrent toujours".

Edwige KISSINGER