RDC : Commémoration du 7ème anniversaire de l'assassinat de Chebeya et Bazana, la FIDH et l’EOSV rallument le flambeau du combat à Paris

La salle Michel Leiris de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) dans le 11ème arrondissement de Paris a prêté hier son magnifique cadre à la cérémonie commémorative du 7ème anniversaire de l’assassinat non élucidé, le 2 juin 2010, des deux défenseurs des droits de l’homme congolais, Floribert Chebeya Bahiziré et Fidèle Bazana Edadi respectivement, président et membre de l’ONG La Voix des Sans Voix (VSV) en République démocratique du Congo (RDC).

Organisée par la FIDH en partenariat avec l’association Espoir des Orphelins sans Voix (EOSV), le public parisien a eu droit aux témoignages du responsable du bureau Afrique de la FIDH, Florent Geel, de Marie José Bazana, veuve de Fidèle Bazana et d’un cadre de l’UDA Originelle, Dominique Ngolela Tshimanga sur la disparation tragique de Chebeya et Bazana sans oublier la diffusion d’un film de Thierry Michel intitulé « L’Affaire Chebeya-un crime d’Etat ? ».

Il y a 7 ans en RDC, Floribert Chebeya, fondateur de l'ONG de défense des droits de l'homme la Voix des sans Voix, était retrouvé mort dans sa voiture et son chauffeur Fidèle Bazana porté disparu. Floribert Chebeya s'était rendu la veille à une convocation de l'inspecteur général de la police nationale, le général John Numbi.

Depuis, l'affaire a été jugée en première instance et en appel par la justice congolaise. Mais 7 ans après, les zones d'ombre sont toujours nombreuses.

Pour La FIDH et l’EOSV, c’est une douche froide. Elles dénoncent une parodie de justice et se tournent désormais vers le Sénégal, où une procédure contre l'un des suspects est en cours dès lors, pour elles, il n'y a plus rien à attendre de la justice congolaise.

Depuis 2014, une procédure est en cours, après une plainte des familles des deux victimes contre l'un des policiers congolais protagoniste présumé de ce double assassinat : Mwilambwe Paul, témoin de l’implication de certains hauts gradés de la police congolaise dans ce double assassinat, à commencer par le général John Numbi, chef de la police à l'époque des faits.

Peu importe le temps ou la durée du procès, pour les proches des victimes, « la vérité n’a pas de tombe » et « justice sera faite ».

Jean-Jacques Jarele SIKA