RDC – Violences de décembre : Le rapport de l'ONU accuse les Forces de sécurité

Dans un rapport accablant rendu public mercredi, l'ONU accuse les forces de sécurité de la République démocratique du Congo d'avoir fait usage de violences « excessives » et «disproportionnées », ayant conduit à la mort des populations.

Selon ce rapport onusien, publié par le Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC, au moins 40 civils ont été tués et 147 autres blessés, entre le 15 et le 31 décembre 2016, dans plusieurs villes dont la capitale Kinshasa et Lubumbashi, les deux principales villes du pays.

Le document intitulé, « Rapport sur les violations des droits de l'homme en République démocratique du Congo dans le contexte des événements du 19 décembre 2016 », évoque l’usage « excessif et disproportionné de la force par les forces de l’ordre de la République démocratique du Congo », contre des manifestants non armés.

« La plupart des victimes étaient des civils non armés, blessés par balle au niveau des parties supérieures du corps, résultant d'un usage disproportionné de la force et de l'utilisation de balles réelles par les forces de défense et de sécurité, en particulier l'armée, dont les soldats de la Garde républicaine et de la police militaire, qui ne sont ni équipés ni entraînés pour les opérations de gestion des foules », lit-on dans le document.

Le rapport indique également, qu’au moins 917 personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre, durant la même période. 

Les autorités congolaises contestent ce rapport jugé « partisan et à charge pour le gouvernement ». Elles relèvent plutôt que ces manifestations avaient été organisées et planifiées par l'opposition. Elles visaient à instrumentaliser les populations dans un élan de provocation, en vue de pousser les forces de sécurité à la faute.

Benoît BIKINDOU