Burkina-Faso – Justice : Jugement par défaut imminent pour Blaise Compaoré

L'ancien président burkinabé Blaise Compaoré, exilé en Côte d’ivoire depuis sa chute du pouvoir ''sera jugé en son absence’’, indique un communiqué du Parquet général près la haute cour de justice.

''La Haute Cour de Justice va statuer dans les semaines à venir sur le dossier de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

Les membres du dernier gouvernement de Luc Adolphe Tiao sont poursuivis dans le cadre de la répression sanglante des manifestants’’, informe le communiqué.

''Sur les 34 membres que comptait ce gouvernement, 7 n’ont pas répondu aux convocations'' du parquet, ''néanmoins, ils seront jugés en leur absence'', souligne le texte.

Les sept personnes n’ayant pas répondu aux convocations sont le président Blaise Compaoré qui occupait également le portefeuille de la défense, Salif Lamoussa Kaboré (Mines et énergie), Lucien Marie Bembamba (Économie et finances), Koumba BARRY/BOLY (Éducation nationale), Assimi Kouanda (Chargé de missions), Salif Ouédraogo (Environnement) et Tinga Jérémy Ouédraogo (Ressources animales).

Le président Compaoré est également poursuivi pour « assassinat », « attentat » et « recel de cadavre », dans le cadre du dossier de la mort de l'ancien président burkinabé Thomas Sankara, tué en 1987 lors du coup d’État qui le porta au pouvoir.

Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui, toujours dans le cadre de cette affaire.

Tout porte à croire que ce mandat a de faibles chances d'aboutir, Blaise Compaoré a obtenu la nationalité ivoirienne deux semaines après son arrivée dans le pays d’Alassane Ouattara. Ce statut exclut l’extradition de l’ex-chef d’État burkinabé quoique visé par un mandat d’arrêt international.

En son temps, la nouvelle avait fait réagir les ressortissants des deux pays, les uns jugeant cette mesure honteuse, l’ancien dirigeant faisant l’objet de poursuites dans son ex-pays, les autres l’estimant tout a fait légale.

En effet, Blaise Compaoré est marié à une Franco-Ivoirienne - Chantal Terrasson de Fougères- depuis 30 ans. Or, la loi ivoirienne permet à quiconque épouse un Ivoirien d’obtenir cette nationalité sur le champ.

Benoît BIKINDOU