RDC : Le combat posthume d'Étienne Tshisekedi

La RDC est toujours dans l'attente d'une date pour le retour de la dépouille d’Étienne Tshisekedi. L’UDPS conditionne ce rapatriement à la mise en place du gouvernement issu de l’accord du 31 décembre.

Cette situation fait craindre des violences en République démocratique du Congo parce que même mort, Tshisekedi est capable de mobiliser des marées humaines, explique Rostin Manketa, le directeur exécutif de défense des droits de l’homme, la Voix des sans voix.

Dans l'accord du 31 décembre, Etienne Tshisekedi avait été désigné président du Conseil national de suivi de cet accord issu des négociations directes sous l'égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

Après sa disparition, il se pose le problème de sa succession à ce poste important dans le contrôle de l'application de l'accord appelé à gérer la transition jusqu'aux élections convenues en décembre prochain.

Les cartes semblent rebattues et la Majorité présidentielle veut bien « faire bon cœur » contre cette « mauvaise fortune » de l'opposition, qu'est la disparition d'Étienne Tshisekedi.

D'ailleurs, par la voix du ministre de la Communication, qui siège au bureau politique de cette famille politique, Lambert Mende Omalanga, elle a déclaré qu'il y aura débat pour la désignation d'un nouveau président du Conseil national du suivi de l'accord.

Dire que l'on repart à la case départ, avec, faute de Tshisekedi l'adversaire redoutable, la prétention pour la majorité, de dénoncer tous les points de l'accord, y compris la non qualification de Joseph Kabila à participer aux élections.

Entre-temps, le rapatriement de la dépouille du leader de l'opposition est suspendu à la levée de ces points de blocage qui apparaissent tel un combat posthume pour Étienne Tshisekedi, avant son repos éternel.

Benoît BIKINDOU