ONU – Justice : Koffi Annan demande aux africains de ne pas quitter la CPI

L'ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Koffi Annan s’est prononcé contre l'exode des pays africains de la Cour Pénale Internationale (CPI) au risque que la démarche ne s’apparente à un arrêt de la poursuite contre les crimes les plus odieux qui ont été commis.

Koffi Annan est l'un des principaux architectes de la CPI. Il a lancé cet appel dans une tribune dans le journal britannique, The Guardian, peu avant la tenue de la 15e session de l’Assemblée des États parties à La Haye.

Par le biais de cette exhortation, Koffi Annan a voulu encourager les pays africains avoir confiance en la Cour mais bien plus à faire de telle sorte que le retrait du Burundi, de l'Afrique du Sud et de la Gambie n’entachent pas la crédibilité de la CPI,  au risque de donner la fausse impression que tout le continent est hostile à la Cour.

En renouvelant sa confiance en la CPI, le diplomate ghanéen affirme que « La plupart des gouvernements démocratiques du continent se tiennent aux cotés de la CPI. Je défends la CPI parce que les crimes les plus odieux ne doivent pas rester impunis » a t-il précisé.

Pour éclairer l’opinion, Koffi Annan a indiqué que le travail de la CPI en Afrique ne signifie pas un parti pris mais plutôt la volonté de l'Afrique à lui soumettre des cas. À ce propos, il a rappelé que sur neuf enquêtes ouvertes, « huit ont été demandées par les États africains. Six États africains ont fait part de leur propre situation à la CPI…». Le diplomate ghanéen a souligné que le Kenya reste le seul pays africain pour lequel la Cour s’est auto-saisie en raison de défaut d’ouverture d’enquêtes par les autorités sur les crimes commis.

En tentant d’équilibrer la balance qui serait penchée aux yeux de certains africains, l’ex Secrétaire général de l’ONU a précisé que la CPI a ouvert des enquêtes en Géorgie et procède à des examens préliminaires en Afghanistan, en Colombie, en Ukraine, en Iraq et en Palestine.

Koffi Annan a cepedant reproché le fait que seuls deux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (Royaume-Uni et France) sont signataires du Statut de Rome, donc des membres du tribunal. Il a déploré cette situation et critiqué les États qui ont une responsabilité dans le monde mais qui compromettent la légitimité de la Cour.

Au regard de certaines lacunes que traîne la CPI, Koffi Annan a estimé que ce sont des raisons pour aider la Cour à se corriger et non la quitter.

Benoît BIKINDOU