RDC – Sortie de crise : Contesté, l'accord politique divise plus qu'il ne rassemble

L’accord politique issu du dialogue national est loin de faire l’unanimité.  En dehors de la Majorité présidentielle, opposition, mouvements citoyens, ONG et communauté internationale y donnent peu de crédit.

Selon la grande majorité de l’opposition, l’accord « viole la Constitution et n’apporte aucune solution à la crise ». Le dialogue n’a fait « qu’exacerber davantage les tensions délibérément créées et entretenues par Joseph Kabila qui tient à se maintenir au pouvoir alors que son second et dernier mandat expire le 19 décembre 2016 » dénonce le Rassemblement, qui « ne reconnaîtra pas le nouveau gouvernement ».

L’opposition réclame toujours la libération des prisonniers politiques, la constitution d’une nouvelle Commission électorale (CENI) et prône un « nouveau dialogue » plus inclusif avec pour objectif de nommer Étienne Tshisekedi à la tête de la présidence de transition en attendant les prochaines élections.

Il va de soi que le Rassemblement exige une transition « sans Joseph Kabila » qui devra quitter le pouvoir en décembre.

L’accord ne convient pas non plus au mouvement citoyen Lucha, qui dénonce un « coup d’État constitutionnel ». Outre qu'elle évoque les incohérences pointées par le Rassemblement, la Lucha critique également la Cour constitutionnelle qui a dernièrement autorisé dans des conditions rocambolesques le report des élections et le maintien au pouvoir de Joseph Kabila.

Même son de cloche pour l’ONG Human Rights Watch (HRW), très active en RDC. Pour elle, l’accord politique pose un problème de légitimité des signataires.

Benoît BIKINDOU